Appuyons nos artistes professionnels pour la survie des arts et de la culture
Un des secteurs les plus touchés et affectés par la pandémie est le secteur des arts et de la culture. En 2018, l’apport direct des industries culturelles au produit intérieur brut (PIB) du Nouveau-Brunswick était de 572 millions de dollars et le nombre d'emplois liés à la culture au Nouveau-Brunswick s'élevait à 8 469 en 2016. D’ailleurs, selon une étude récente du New Brunswick Institute for Research, Data and Training, l'industrie de l'information, de la culture et des loisirs est celle au Nouveau-Brunswick qui a connu la plus forte augmentation de l'emploi, de tous les secteurs, au cours de la dernière décennie à 16,4%.
Malheureusement, les industries des arts, spectacles et loisirs ont subi une diminution de 41% au niveau du PIB au Canada entre août 2019 et août 2021 et au Nouveau-Brunswick, une diminution de 29% de l’emploi dans le secteur Information, culture et loisirs entre octobre 2019 à octobre 2021.
Dans le rapport du groupe de travail du premier ministre sur le statut de l’artiste produit en 2021, la précarité socioéconomique des artistes y est clairement démontrée ainsi que plusieurs constats notables comme suit. Que ce soit l’instabilité d’emploi ou la faiblesse du revenu ou l’insuffisance de protection règlementaire ou le peu de contrôle sur leur travail, les artistes professionnels gagnent en général un revenu total beaucoup inférieur à celui des autres travailleurs. Beaucoup d’entre eux et elles sont des entrepreneurs autonomes et contribuent énormément à améliorer notre qualité de vie par leurs multiples talents. En 2016, avant la pandémie, le revenu individuel médian des artistes du Nouveau-Brunswick était inférieur de 38% à celui de la population active en général (24 400 $ versus 38 800 $). Ces artistes sont généralement bien instruits car 41 pour cent ont un baccalauréat ou plus qui est près du double comparativement à 21 pour cent pour la population active en général.
Comme plusieurs artistes survivent de peine et de misère et que ces mêmes artistes doivent occuper plusieurs emplois pour pouvoir poursuivre leurs rêves, il faudra bien tenir compte des excellentes recommandations de ce rapport important pour faire un virage nécessaire pour la reconnaissance de nos artistes professionnels et pour plusieurs d’entre eux et elles leur permettre de vivre au-dessus du seuil de la pauvreté.
Carmen Gibbs, directrice générale de l’Association acadienne des artistes professionnels du Nouveau-Brunswick (AAAPNB), affirme : « Ce rapport, soumis au gouvernement du Nouveau-Brunswick, offre 24 recommandations conçues pour étudier les conditions socioéconomiques des artistes professionnels du Nouveau-Brunswick et permettre à ces derniers d’améliorer leur capacité à gagner un revenu décent. Le Groupe de travail est convaincu que l’approbation et la mise en œuvre des recommandations créeront de plus grands avantages pour les artistes professionnels, un groupe de travailleurs qui contribue grandement à la croissance économique et à la cohésion sociale du Nouveau-Brunswick. » Nous, au Conseil économique du Nouveau-Brunswick (CÉNB), appuyons fortement ces recommandations pour assurer la survie économique du milieu artistique ainsi que les industries qui en bénéficient telles que la restauration, l’hôtellerie et le tourisme. Ces artistes méritent beaucoup mieux car ils et elles apportent tellement à notre société tant au niveau social, culturel et économique. Nous devons tous et toutes les encourager et les appuyer dans leurs démarches. Il y a beaucoup de chemin à faire, mais ensemble nous y arriverons !
Gaëtan Thomas
Président, directeur-général
Conseil économique du N.-B.