La semaine dernière, tous les yeux étaient tournés vers les médias américains pour le lent décompte des votes de l’élection américaine. La victoire du démocrate Joe Biden et de la future vice-présidente Kamala Harris nous semble de bon augure pour l’économie du Nouveau-Brunswick qui repose en grande partie sur nos échanges commerciaux avec notre voisin du sud.
Les relations commerciales Canada/États-Unis sont régies depuis 1994 par l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA). Au fil des ans, cet accord s’est avéré très positif pour nos deux pays et nous en avons tous bénéficié. Cependant, sous la présidence de Donald Trump, l’esprit de libre-échange s’est érodé à coup d’impositions arbitraires de tarifs ou de barrières qui ont été accentuées par le fort protectionnisme américain. La renégociation de l’accord en 2018-2019 s’est avérée un long processus ardu ponctué par l’instabilité et des voltefaces soudaines. L’imprévisibilité du président américain a marqué ses quatre années dans le bureau ovale et nous connaissons tous l’impact de l’incertitude sur les entreprises.
Le discours de Joe Biden de samedi dernier, ainsi que ses déclarations pendant la période électorale nous offrent un net changement de ton. Le nouveau président américain pourra rétablir l’esprit amical traditionnel et la civilité qui ont régné entre nos deux pays depuis plus d’une centaine d’année. Cela ne pourra que bénéficier à l’économie de chaque côté de la frontière.
De plus, Joe Biden a fait part de son désir de réintégrer l’Accord de Paris sur le climat dès son accession à la présidence et auquel adhère le Canada. Les États-Unis devront eux aussi fabriquer les produits de façon responsable pour réduire les gaz à effet de serre et pour viser la neutralité carbone. Comme le Canada demeure un chef de fil écologique mondial, ceci contribuera à rétablir une certaine harmonie entre nos deux pays avec des échanges justes et équitables. Mentionnons également que ce désir d’agir pour les changements climatiques ouvre la porte à d’importants investissements pour la production d’énergie verte dans l’est du Canada.
Enfin, même si nous répétons encore une fois l’aspect essentiel de l’achat local pour notre économie, notre province ne peut croitre en vase clos et notre avenir dépendra toujours de nos exportations. Une relation commerciale plus stable et solide avec notre plus grand partenaire économique ne peut qu’être favorable pour nos entreprises. Toutes nos félicitations au nouveau président américain élu ainsi qu’à la première femme élue à la vice-présidence. Tous les deux apportent un leadership collaboratif qui bénéficiera à l’économie mondiale durement touchée par la pandémie et c’est ensemble que nous réussirons à bâtir notre avenir commun.
Gaëtan Thomas
Président-directeur général
Conseil économique du Nouveau-Brunswick inc.