Au cours des derniers mois, des gens d’affaires du Nouveau-Brunswick peinent de plus en plus à trouver des employés pour répondre à leurs besoins de main-d’œuvre. Que ce soit un restaurant à Caraquet, un hôtel à Moncton ou un manufacturier dans le Nord-est, les opérations quotidiennes de nos entreprises souffrent en l’absence de suffisamment d’employés pour répondre à leurs besoins. Alors que la province se relève des effets de la pandémie sur notre économie, la pénurie de main-d’œuvre représente l’un des principaux obstacles à la pleine reprise économique.
Alors que la campagne électorale fédérale est maintenant terminée, les entreprises ont besoin d’un gouvernement et des ministres qui comprennent l’importance des investissements et de politiques qui assureront la reprise afin que le Nouveau-Brunswick atteigne l’autosuffisance. Cet objectif formait d’ailleurs l’un des trois piliers prioritaires électoraux du Conseil économique du Nouveau-Brunswick et de ses partenaires, soit les Chambres de commerce du Grand Moncton, de Saint-Jean et de Fredericton, le Conseil d’entreprises du Nouveau-Brunswick et Manufacturiers et Exportateurs du Canada.
Selon Statistiques Canada, 57 590 personnes au Nouveau-Brunswick réclamaient des prestations d’assurance-emploi en juin 2021, comparativement à 27 310 en juin 2019. Des économistes avancent que plusieurs de ces 30 000 personnes additionnelles reçoivent des revenus du gouvernement au lieu de chercher activement un emploi. Appuyer les Canadiens et Canadiennes au plus fort de la pandémie était nécessaire, mais le besoin est maintenant moindre alors que notre économie reprend vie.
Le CÉNB et ses partenaires croient que notre nouveau gouvernement doit faire croitre notre force ouvrière par une approche multidimensionnelle. Celle-ci comprend un retour au travail pour les personnes sur l’assurance-emploi et autres programmes gouvernementaux, un programme national de garderie et des investissements pour l’automatisation, la numérisation ainsi que le recrutement et la rétention des ressources humaines. Évidemment, l’immigration devra également jouer un rôle majeur pour répondre à nos besoins de main-d’œuvre.
Réduire l’écart des investissements fédéraux en recherche et développement (R et D) au Nouveau-Brunswick représente une autre action prioritaire pour atteindre la reprise et l’autosuffisance. Selon Statistiques Canada, les fonds fédéraux aux institutions d’éducation postsecondaires pour la R et D étaient de 31,5 millions $ au Nouveau-Brunswick, comparativement à 83,9 millions à Terre-Neuve-et-Labrador et 107 millions $ en Nouvelle-Écosse. Si nous recevions notre juste part d’appui fédéral, nos institutions postsecondaires pourraient effectuer la recherche et stimuler davantage l’innovation dans le secteur privé.
Mentionnons aussi le financement de projets d’infrastructures, y compris ceux pour le logement abordable qui représente un autre obstacle important à la croissance. Nous appuyons une initiative de logement à l’échelle nationale qui se traduirait en 6 000 nouvelles unités de logement abordable au Nouveau-Brunswick au cours de la prochaine décennie.
Enfin, la troisième action prioritaire pour assurer notre reprise et autosuffisance repose sur un projet pilote de crédit d’impôt à l’investissement pour le Canada atlantique. Celui-ci encouragerait les investissements interprovinciaux dans les entreprises en démarrage, les exportateurs et les PME. Les données démontrent que les investissements providentiels sont de 3 $ per capita en Atlantique, comparativement à une moyenne nationale de 28 $ per capita. Nous croyons qu’un crédit d’impôt régional permettrait aux gens de l’Atlantique d’investir dans la région pour un meilleur flot de capital entre les quatre provinces.
Une croissance de notre force de travail, des investissements dans les infrastructures et un meilleur accès au capital permettront donc aux gens et aux entreprises du Nouveau-Brunswick de cheminer vers la reprise économique et l’autosuffisance avec un coup de main du gouvernement fédéral. Ensemble, nous y arriverons !
Gaëtan Thomas
Président, directeur-général
Conseil économique du N.-B.