Communiqué de presse
Réflexion sur le budget 2018-2019 et son impact sur la communauté d’affaires francophone
26 avril 2018
Le 12 février 2018
Après avoir pris quelques jours pour étudier plus en profondeur le récent budget provincial, le Conseil économique du Nouveau-Brunswick inc. (CÉNB) désire revenir sur l’impact de ce budget sur la communauté d’affaires francophones et l’avenir économique de notre province.
Pour alimenter notre réflexion, nous avons réexaminé les engagements liés aux entreprises et à la croissance économique contenus dans les budgets et discours du Trône depuis 2014. Même si de nombreuses possibilités et stratégies économiques ont été proposées au fil des années, elles ne semblent cependant pas être reliées par une vision globale et à long terme, ce qui est une préoccupation soulignée par les membres du CÉNB lors de nos sondages annuels de 2015 et 2016. Certes, un plan de croissance avec pas moins de douze « possibilités envisagées » a été présenté, mais dans l’ensemble, toutes ces stratégies nous offrent peu d’objectifs concrets, de mesurables et d’actions concrètes pour justement façonner notre avenir économique. Il est ainsi difficile de juger et d’apprécier le réel impact de ces stratégies sur le terrain auprès de nos entreprises.
Le gouvernement a fait de la création d’emplois l’une de ses devises ; d’ailleurs, on retrouve « création d’emplois » sur la couverture du Budget 2018-2019. Il est important de rappeler et de souligner que la création d’emploi revient au secteur privé, avec le soutien du gouvernement qui crée un environnement propice pour nos PME. Dans les quatre derniers budgets, l’accent a été mis sur la création d’emplois en favorisant de grands projets tels que l’Oléoduc Énergie Est, la mine Sisson et, plus récemment, la légalisation du cannabis récréatif. Or, ces grands projets prophétisés comme les sauveurs de notre économie dépendent le plus souvent d’intérêts et de facteurs extérieurs et leur succès ou abandon est hors du contrôle provincial. Certes, ces grands projets peuvent avoir un impact économique notable, mais il ne faut pas pour autant négliger les moteurs économiques présents dans toutes les communautés de la province, nos PME.
Nous aimerions également inviter le gouvernement à examiner ses politiques, ses programmes et ses projets dans l’optique de leurs impacts positifs ou négatifs sur la communauté d’affaires francophone afin de déterminer s’il est en situation de discrimination ou d’équité à l’égard de la communauté francophone. Par exemple, le budget 2018 propose d’investir 12,6 millions de dollars en tourisme pour des projets d’infrastructures. Est-ce que ces fonds cibleront nos communautés francophones ?
Nous saluons néanmoins la tenue de promesses électorale telles que la création d’Opportunité Nouveau-Brunswick ou encore la réduction graduelle du taux de l’impôt sur le revenu des corporations applicable à la petite entreprise qui est passé de 4,5 % en janvier 2015 à 2,5 % lors du dernier budget. Cependant, cette économie pour les entreprises est noyée sous le flot d’augmentations qui bombardent nos entreprises de tous les côtés :
Ces tendances observées par le CÉNB se reflètent toujours dans le budget 2018 que nous n’hésitons d’ailleurs pas à qualifier de décevant. La tenue d’élections provinciales ne devrait pas servir d’excuses pour mettre de côté la responsabilité fiscale en repoussant d’une année supplémentaire l’atteinte de l’équilibre budgétaire, alors que la dette provinciale continue d’augmenter significativement. Déjà, des agences de crédit ont émis des inquiétudes sur les effets à long terme de ces pratiques sur la cote de crédit de la province, ce qui pourrait avoir de lourdes conséquences sur notre avenir économique.
Comme souligné, l’année 2018 est une année électorale pour notre province. De ce fait, le CÉNB invite tous les partis politiques à présenter à la communauté d’affaires francophone leurs plans à long terme pour appuyer nos PME. Quelles actions concrètes prévoient-ils pour aider nos entreprises à relever leurs défis liés aux ressources humaines, aux ressources financières et l’innovation ? Ces secteurs sont essentiels à la croissance et dans lesquels nos membres ont relevé d’importantes lacunes et obstacles à leur croissance et leur épanouissement.
Enfin, nous invitons le gouvernement à s’inspirer d’une philosophie toute simple derrière le succès de toute entreprise : établir soigneusement une planification à court, moyen et long terme avec des actions précises assorties de mesurables pour le succès, miser sur les forces déjà existantes telles que nos ressources naturelles, nos capacités manufacturières et de transformation, notre bilinguisme, et développer un budget responsable qui permettra d’atteindre une vision à long terme.
Marie Chamberland
Présidente du Conseil économique du Nouveau-Brunswick inc.
À propos du CÉNB
Fondé en 1979, le Conseil économique du Nouveau-Brunswick inc. (CÉNB) est aujourd’hui le plus grand réseau d’affaires francophone des provinces atlantiques. Il représente les entreprises francophones de tous les secteurs économiques de la province du Nouveau-Brunswick. Sa mission est de représenter les intérêts de la communauté d’affaires francophone pour assurer son développement et sa compétitivité et par ce fait, contribuer au développement économique de la province.
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Pour information et entrevues :
Thomas Raffy
Président-directeur général
Conseil économique du Nouveau-Brunswick inc.
Courriel :Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. Téléphone : (506) 857-3143
Twitter : @cenb1979
Après avoir pris quelques jours pour étudier plus en profondeur le récent budget provincial, le Conseil économique du Nouveau-Brunswick inc. (CÉNB) désire revenir sur l’impact de ce budget sur la communauté d’affaires francophones et l’avenir économique de notre province.
Pour alimenter notre réflexion, nous avons réexaminé les engagements liés aux entreprises et à la croissance économique contenus dans les budgets et discours du Trône depuis 2014. Même si de nombreuses possibilités et stratégies économiques ont été proposées au fil des années, elles ne semblent cependant pas être reliées par une vision globale et à long terme, ce qui est une préoccupation soulignée par les membres du CÉNB lors de nos sondages annuels de 2015 et 2016. Certes, un plan de croissance avec pas moins de douze « possibilités envisagées » a été présenté, mais dans l’ensemble, toutes ces stratégies nous offrent peu d’objectifs concrets, de mesurables et d’actions concrètes pour justement façonner notre avenir économique. Il est ainsi difficile de juger et d’apprécier le réel impact de ces stratégies sur le terrain auprès de nos entreprises.
Le gouvernement a fait de la création d’emplois l’une de ses devises ; d’ailleurs, on retrouve « création d’emplois » sur la couverture du Budget 2018-2019. Il est important de rappeler et de souligner que la création d’emploi revient au secteur privé, avec le soutien du gouvernement qui crée un environnement propice pour nos PME. Dans les quatre derniers budgets, l’accent a été mis sur la création d’emplois en favorisant de grands projets tels que l’Oléoduc Énergie Est, la mine Sisson et, plus récemment, la légalisation du cannabis récréatif. Or, ces grands projets prophétisés comme les sauveurs de notre économie dépendent le plus souvent d’intérêts et de facteurs extérieurs et leur succès ou abandon est hors du contrôle provincial. Certes, ces grands projets peuvent avoir un impact économique notable, mais il ne faut pas pour autant négliger les moteurs économiques présents dans toutes les communautés de la province, nos PME.
Nous aimerions également inviter le gouvernement à examiner ses politiques, ses programmes et ses projets dans l’optique de leurs impacts positifs ou négatifs sur la communauté d’affaires francophone afin de déterminer s’il est en situation de discrimination ou d’équité à l’égard de la communauté francophone. Par exemple, le budget 2018 propose d’investir 12,6 millions de dollars en tourisme pour des projets d’infrastructures. Est-ce que ces fonds cibleront nos communautés francophones ?
Nous saluons néanmoins la tenue de promesses électorale telles que la création d’Opportunité Nouveau-Brunswick ou encore la réduction graduelle du taux de l’impôt sur le revenu des corporations applicable à la petite entreprise qui est passé de 4,5 % en janvier 2015 à 2,5 % lors du dernier budget. Cependant, cette économie pour les entreprises est noyée sous le flot d’augmentations qui bombardent nos entreprises de tous les côtés :
- La taxe sur l’essence a augmenté de 1,9 cent le litre; pour le diesel, l’augmentation a été de 2,3 cents le litre (budget 2015-2016);
- La TVH a augmenté de 2 % (budget 2016-2017);
- Le salaire minimum a connu trois augmentations récentes;
- Le taux général d'impôt sur le revenu des corporations est passé de 12 % à 14 %;
- Augmentation des cotisations à Travail sécuritaire;
- L'ajout d'un jour férié en février;
- La réforme fiscale du gouvernement fédéral;
- La tarification du carbone et les conséquences sur nos infrastructures privées et publiques;
- Les droits compensateurs sur le bois d’œuvre résineux;
- Le coût de l’énergie avec la hausse des tarifs électricité;
- Combinées à la turbulence économique des quatre dernières années, nos PME doivent assumer ces augmentations au détriment de plans d’expansion, de création de nouveaux emplois, d’innovation, de formation de leurs employés, etc.
Ces tendances observées par le CÉNB se reflètent toujours dans le budget 2018 que nous n’hésitons d’ailleurs pas à qualifier de décevant. La tenue d’élections provinciales ne devrait pas servir d’excuses pour mettre de côté la responsabilité fiscale en repoussant d’une année supplémentaire l’atteinte de l’équilibre budgétaire, alors que la dette provinciale continue d’augmenter significativement. Déjà, des agences de crédit ont émis des inquiétudes sur les effets à long terme de ces pratiques sur la cote de crédit de la province, ce qui pourrait avoir de lourdes conséquences sur notre avenir économique.
Comme souligné, l’année 2018 est une année électorale pour notre province. De ce fait, le CÉNB invite tous les partis politiques à présenter à la communauté d’affaires francophone leurs plans à long terme pour appuyer nos PME. Quelles actions concrètes prévoient-ils pour aider nos entreprises à relever leurs défis liés aux ressources humaines, aux ressources financières et l’innovation ? Ces secteurs sont essentiels à la croissance et dans lesquels nos membres ont relevé d’importantes lacunes et obstacles à leur croissance et leur épanouissement.
Enfin, nous invitons le gouvernement à s’inspirer d’une philosophie toute simple derrière le succès de toute entreprise : établir soigneusement une planification à court, moyen et long terme avec des actions précises assorties de mesurables pour le succès, miser sur les forces déjà existantes telles que nos ressources naturelles, nos capacités manufacturières et de transformation, notre bilinguisme, et développer un budget responsable qui permettra d’atteindre une vision à long terme.
Marie Chamberland
Présidente du Conseil économique du Nouveau-Brunswick inc.
À propos du CÉNB
Fondé en 1979, le Conseil économique du Nouveau-Brunswick inc. (CÉNB) est aujourd’hui le plus grand réseau d’affaires francophone des provinces atlantiques. Il représente les entreprises francophones de tous les secteurs économiques de la province du Nouveau-Brunswick. Sa mission est de représenter les intérêts de la communauté d’affaires francophone pour assurer son développement et sa compétitivité et par ce fait, contribuer au développement économique de la province.
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Pour information et entrevues :
Thomas Raffy
Président-directeur général
Conseil économique du Nouveau-Brunswick inc.
Courriel :
Twitter : @cenb1979