Chroniques
Une feuille de route économique pour le prochain discours du Trône
16 novembre 2018
Le nouveau gouvernement minoritaire de Blaine Higgs présentera bientôt à la population du Nouveau-Brunswick son premier discours du Trône où il devra trouver un juste équilibre entre ses promesses électorales et les attentes des autres partis politiques. Le Conseil économique du Nouveau-Brunswick (CÉNB) a analysé le programme électoral du parti conservateur et nous aimerions attirer l’attention sur quelques éléments essentiels à notre avenir économique et qui nécessitent une vision et une planification à long terme.
La gestion responsable doit évidemment être une priorité et le CÉNB préconise une analyse globale de la fiscalité afin d’améliorer son caractère équitable, en plus de réduire les prélèvements et le coût de fonctionnement des entreprises. L’équilibre budgétaire devrait être atteint d’ici la fin de l’exercice financier 2019-2020 plutôt que 2021, ceci assorti d’une stratégie globale de réduction de la dette et de gestion des déficits avec des échéances et des indicateurs précis et transparents.
Afin d’assurer la croissance, le CÉNB suggère aussi d’accepter les recommandations du groupe de travail sur Travail sécuritaire NB et de prendre des mesures concrètes en ce sens dès la première session parlementaire. L’augmentation prévue de 72 pour cent des taux de cotisations pour 2019 s’avère ahurissante et pourra difficilement être absorbée par nos entreprises.
Nous aimerions également voir la création d’un groupe d’experts indépendants, d’entrepreneurs, de gens d’affaires et du premier ministre pour évaluer la réglementation et la bureaucratie provinciale pour établir un système règlementaire et fiscal compétitif. Ce groupe pourrait ensuite agir comme consultant pour analyser les futurs changements ou augmentations gouvernementales afin de réduire leurs répercussions sur les PME et leur croissance.
Par ailleurs, nous recommandons au nouveau gouvernement d’évaluer les résultats du Plan de croissance économique du Nouveau-Brunswick et de poursuivre la mise en œuvre des actions qui obtiennent des résultats positifs. De même, dépolitisons les décisions économiques et les services d’aide aux entreprises puis, par exemple, examinons le succès et le rendement d’Opportunité NB pour apporter des ajustements au lieu de simplement mettre un terme à l’agence après un changement de gouvernement. L’instabilité des initiatives d’ONB des dernières années aurait à gagner d’une centralisation des initiatives sous un guichet unique présent partout en province tel que suggéré à maintes reprises lors de notre Tournée des solutions.
Les questions linguistiques et du bilinguisme ont défrayé la chronique tout au long de la campagne électorale et nous réitérons la valeur économique du bilinguisme et du fait francophone de la province. Assurons le maintien des ressources qui permettent d’exploiter cet important atout économique et attirer des entreprises pour développer davantage ce créneau.
Du côté touristique, le CÉNB préconise de poursuivre la mise en place de la Stratégie de croissance du ministère du Tourisme, du Patrimoine et de la Culture. Nous attendons de voir quelles mesures concrètes le gouvernement Higgs proposera pour développer le tourisme des communautés côtières et nous espérons que le projet d’une taxe hôtelière se concrétisera tel que le réclame l’industrie.
Blaine Higgs s’était aussi engagé à penser aux entreprises d’ici avant tout. Tous les ministères devraient comprendre cette philosophie, sans pour autant tomber dans un protectionnisme exagéré dont l’effet de domino pourrait menacer les contrats de nos entreprises avec d’autres provinces. Des clauses spécifiques dans les contrats gouvernementaux pourraient plutôt prévoir des investissements dans la province par des compagnies de l’extérieur ou encore l’utilisation d’un minimum de ressources du Nouveau-Brunswick, le tout comptabilisé avec un système de pointage lors de l’attribution des contrats.
D’ailleurs, ouvrir les frontières interprovinciales devrait aussi être une priorité puisque la diversification des marchés s’avère essentielle comme nous l’avons vu récemment avec toute l’incertitude causée par la renégociation de l’ALÉNA. Dans le même ordre d’idée, mentionnons le mérite de la proposition du parti vert de mettre en place une politique gouvernementale d’achat local pour les ministères, hôpitaux, écoles et collèges.
L’exploitation responsable des ressources naturelles est un autre dossier économique d’envergure. Nous recommandons un processus d’examen de la réglementation afin d’harmoniser les exigences du gouvernement et des ministères dans un délai d’un an pour renforcer l’efficacité des processus. Cela permettra à l’industrie d’obtenir des résultats prévisibles et fiables. Aussi, nous devons mettre en valeur les secteurs existants, ceux en émergence et les autres secteurs potentiels de l’énergie et les inclure dans le plan de croissance de la province. Une stratégie bioéconomique pourrait être développée pour utiliser de manière durable les ressources renouvelables, alors qu’un réseau électrique vert pourrait être étudié. Le développement de la filière du gaz naturel est intéressant du point de vue économique, tout comme l’exploitation commerciale de la biomasse et de l’énergie éolienne comme source de revenus, tout en assurant, bien entendu, la sécurité de l’environnement.
Nos entreprises exportatrices nécessitent quant à elles une aide continue pour diversifier leurs marchés et des ressources de soutien intégré. Favorisons davantage les produits et services à valeur ajoutée, sans oublier la création de crédits d’impôt pour l’investissement pour nos exportateurs.
Enfin, avant de miser uniquement sur l’objectif louable de création d’emploi, considérerons la formation et l’acquisition des compétences selon les besoins de main-d’œuvre des entreprises, tant dans les secteurs traditionnels que dans les nouveaux. Une stratégie de la main-d’œuvre pourrait, par exemple, englober la formation, les tendances démographiques et l’immigration économique et ces dossiers d’envergure aux multiples ramifications nécessiteront eux aussi une vision à long terme bien planifiée.
Nous invitons donc notre prochain gouvernement à considérer attentivement ces solutions et actions concrètes proposées par le CÉNB pour créer un climat économique favorable à la croissance de nos entreprises. Notre avenir économique en dépend.
Marie Chamberland, présidente
Conseil économique du Nouveau-Brunswick
La gestion responsable doit évidemment être une priorité et le CÉNB préconise une analyse globale de la fiscalité afin d’améliorer son caractère équitable, en plus de réduire les prélèvements et le coût de fonctionnement des entreprises. L’équilibre budgétaire devrait être atteint d’ici la fin de l’exercice financier 2019-2020 plutôt que 2021, ceci assorti d’une stratégie globale de réduction de la dette et de gestion des déficits avec des échéances et des indicateurs précis et transparents.
Afin d’assurer la croissance, le CÉNB suggère aussi d’accepter les recommandations du groupe de travail sur Travail sécuritaire NB et de prendre des mesures concrètes en ce sens dès la première session parlementaire. L’augmentation prévue de 72 pour cent des taux de cotisations pour 2019 s’avère ahurissante et pourra difficilement être absorbée par nos entreprises.
Nous aimerions également voir la création d’un groupe d’experts indépendants, d’entrepreneurs, de gens d’affaires et du premier ministre pour évaluer la réglementation et la bureaucratie provinciale pour établir un système règlementaire et fiscal compétitif. Ce groupe pourrait ensuite agir comme consultant pour analyser les futurs changements ou augmentations gouvernementales afin de réduire leurs répercussions sur les PME et leur croissance.
Par ailleurs, nous recommandons au nouveau gouvernement d’évaluer les résultats du Plan de croissance économique du Nouveau-Brunswick et de poursuivre la mise en œuvre des actions qui obtiennent des résultats positifs. De même, dépolitisons les décisions économiques et les services d’aide aux entreprises puis, par exemple, examinons le succès et le rendement d’Opportunité NB pour apporter des ajustements au lieu de simplement mettre un terme à l’agence après un changement de gouvernement. L’instabilité des initiatives d’ONB des dernières années aurait à gagner d’une centralisation des initiatives sous un guichet unique présent partout en province tel que suggéré à maintes reprises lors de notre Tournée des solutions.
Les questions linguistiques et du bilinguisme ont défrayé la chronique tout au long de la campagne électorale et nous réitérons la valeur économique du bilinguisme et du fait francophone de la province. Assurons le maintien des ressources qui permettent d’exploiter cet important atout économique et attirer des entreprises pour développer davantage ce créneau.
Du côté touristique, le CÉNB préconise de poursuivre la mise en place de la Stratégie de croissance du ministère du Tourisme, du Patrimoine et de la Culture. Nous attendons de voir quelles mesures concrètes le gouvernement Higgs proposera pour développer le tourisme des communautés côtières et nous espérons que le projet d’une taxe hôtelière se concrétisera tel que le réclame l’industrie.
Blaine Higgs s’était aussi engagé à penser aux entreprises d’ici avant tout. Tous les ministères devraient comprendre cette philosophie, sans pour autant tomber dans un protectionnisme exagéré dont l’effet de domino pourrait menacer les contrats de nos entreprises avec d’autres provinces. Des clauses spécifiques dans les contrats gouvernementaux pourraient plutôt prévoir des investissements dans la province par des compagnies de l’extérieur ou encore l’utilisation d’un minimum de ressources du Nouveau-Brunswick, le tout comptabilisé avec un système de pointage lors de l’attribution des contrats.
D’ailleurs, ouvrir les frontières interprovinciales devrait aussi être une priorité puisque la diversification des marchés s’avère essentielle comme nous l’avons vu récemment avec toute l’incertitude causée par la renégociation de l’ALÉNA. Dans le même ordre d’idée, mentionnons le mérite de la proposition du parti vert de mettre en place une politique gouvernementale d’achat local pour les ministères, hôpitaux, écoles et collèges.
L’exploitation responsable des ressources naturelles est un autre dossier économique d’envergure. Nous recommandons un processus d’examen de la réglementation afin d’harmoniser les exigences du gouvernement et des ministères dans un délai d’un an pour renforcer l’efficacité des processus. Cela permettra à l’industrie d’obtenir des résultats prévisibles et fiables. Aussi, nous devons mettre en valeur les secteurs existants, ceux en émergence et les autres secteurs potentiels de l’énergie et les inclure dans le plan de croissance de la province. Une stratégie bioéconomique pourrait être développée pour utiliser de manière durable les ressources renouvelables, alors qu’un réseau électrique vert pourrait être étudié. Le développement de la filière du gaz naturel est intéressant du point de vue économique, tout comme l’exploitation commerciale de la biomasse et de l’énergie éolienne comme source de revenus, tout en assurant, bien entendu, la sécurité de l’environnement.
Nos entreprises exportatrices nécessitent quant à elles une aide continue pour diversifier leurs marchés et des ressources de soutien intégré. Favorisons davantage les produits et services à valeur ajoutée, sans oublier la création de crédits d’impôt pour l’investissement pour nos exportateurs.
Enfin, avant de miser uniquement sur l’objectif louable de création d’emploi, considérerons la formation et l’acquisition des compétences selon les besoins de main-d’œuvre des entreprises, tant dans les secteurs traditionnels que dans les nouveaux. Une stratégie de la main-d’œuvre pourrait, par exemple, englober la formation, les tendances démographiques et l’immigration économique et ces dossiers d’envergure aux multiples ramifications nécessiteront eux aussi une vision à long terme bien planifiée.
Nous invitons donc notre prochain gouvernement à considérer attentivement ces solutions et actions concrètes proposées par le CÉNB pour créer un climat économique favorable à la croissance de nos entreprises. Notre avenir économique en dépend.
Marie Chamberland, présidente
Conseil économique du Nouveau-Brunswick