Chroniques
Trois cibles et trois mesures en faveur de l’innovation au Nouveau-Brunswick
La province figure en dernière place en matière d’innovation au Canada. Dans une économie axée sur le savoir, c’est un enjeu majeur auquel il faut remédier urgemment pour assurer notre prospérité économique et sociale.
Le gouvernement a annoncé sa volonté d’investir 5 millions de plus par année en innovation. C’est un pas dans la bonne direction. Cela dit, il faut aussi savoir choisir comment investir stratégiquement les fonds publics pour maximiser l’impact et soutenir l’élan. C’est peut-être là le plus grand défi.
Selon nous au Conseil économique du Nouveau-Brunswick (CÉNB) et au Collège communautaire du Nouveau-Brunswick (CCNB), l’heure est venue d’emprunter des directions claires et précises et implanter des mesures qui favorisent une plus grande cohérence, complémentarité et un effet de levier au sein de l’écosystème d’innovation provincial. À cette fin, nous proposons de cibler trois vecteurs de l’économie et suggérons trois pistes de solutions faciles à implanter et peu coûteuses.
Le premier vecteur à cibler – le plus important du fait du nombre d’organisations touchées – est celui de l’économie productive. Il s’agit des 26 000 entreprises néobrunswickoises, dont la vaste majorité sont des petites et moyennes entreprises (PME), qui créent de la richesse et développent des talents. Le second est celui de l’économie sociale. Il s’agit des organismes sans buts lucratifs et des services publics et parapublics qui contribuent eux au bien commun et au développement de talents. Le troisième est celui de l’économie émergente. Il s’agit ici de l’écosystème des « startups » qui contribue à créer de nouvelles entreprises pour garder notre économie à jour dans un monde en changement.
Or, chacun de ces vecteurs de l’économie possède ses propres caractéristiques en matière d’innovation. Il est donc primordial de bien calibrer le soutien qui peut leur être accordé en fonction de leurs besoins réels. Alors que l’économie émergente souhaitera peut-être un accès plus facile au capital de risque ou à des programmes d’accélération, l’économie sociale souhaitera peut-être pouvoir financer des projets pour tester de nouvelles pratiques en santé.
Pour ce qui est de l’économie productive, les besoins sont aussi profonds et diversifiés que les secteurs qui la composent. Cela dit, trois mesures simples, peu coûteuses et ayant fait leur preuve ailleurs au pays méritent d’être envidagées ici aussi.
La première est la bonification des Fonds de bons d’innovation permettant aux PME de gérer mieux le risque associé à la mise en œuvre de projets et à les encourager à investir plus facilement et davantage en innovation.
Le second est la mise en place de mesures d’accompagnement étroit des PME, qui n’ont pas les capacités internes suffisantes pour le faire, afin qu’elles puissent tirer profit des programmes de crédits d’impôt accordés par les gouvernement pour des activités d’innovation.
Le troisième est la mise en place de mécanismes apolitiques, pilotés par le secteur privé, visant à soutenir la collaboration, les partenariats et l’alignement des efforts des intervenants en matière d’innovation par le biais d’une approche sectorielle selon les priorités de l’économie provinciale.
Dans leur ouvrage « The Knowing-Doing Gap », Jeffrey Pfeffer et Robert Sutton répètent que le fait de savoir ce qu’il faut faire n’est pas assez. Il faut le faire.
Le temps est venu d’agir avec de la direction, de la cohérence, de la collaboration et des résultats. En partenariat avec nos PME, nous devons le faire et nous le ferons ensemble afin de propulser l’économie du Nouveau-Brunswick!
Gaëtan Thomas Cyrille Simard
Président-directeur général Vice-président au Développement
CÉNB CCNB