Chroniques
Taux de postes vacants : des tendances à renverser avec l’immigration
Statistique Canada rapportait un taux de postes vacants de 1,7 % au Nouveau-Brunswick au premier trimestre de 2016, alors que le taux national se situait à 2,2 %. Ce taux a presque doublé dans notre province pour atteindre 3,2 % au premier trimestre de 2021, soit une augmentation de 88 %. La moyenne nationale se situe à 3,6 % pour ce premier trimestre de 2021, ce qui représente une augmentation de 64 %. La tendance me semble encore plus alarmante dans la région du nord-est du N.-B. où ce taux a presque triplé pour passer de 1,2 % à 3,5 % pendant la même période. Le Nord-Est est donc aux prises avec une augmentation de 192 % de postes vacants sur une période cinq ans !
Dans les faits, ce taux de postes vacants de 3,2 % que nous avons atteint au début de 2021 au Nouveau-Brunswick représente 9 695 postes qui ne sont pas occupés dans nos entreprises. Plusieurs facteurs entrent en jeu dans cette situation comme le vieillissement de notre population active, l’exode des jeunes vers les centres urbains, la reprise économique, etc. Nous ne sommes pas les seuls à vivre de telles réalités et ceci se reflète dans les taux de postes vacants des provinces voisines comme le Québec où ce taux était de 1,6 % en 2016 et 4,2 % en 2021. Les derniers statistiques au troisième trimestre de 2021 démontrent que la situation a empiré au N.-B. et au Canada avec des taux de postes vacants de 4.6% et 5.4% respectivement. Ceci représente 15 345 postes à combler au N.-B. C’est une tendance très inquiétante car la relance économique dépend aussi de notre capacité à rencontrer la demande des marchés.
Je mentionne spécifiquement le Québec puisqu’une des solutions pour combler ce manque de main-d’œuvre est sans contredit l’immigration et surtout l’immigration francophone pour nos entreprises. Nos concurrents pour ces précieuses ressources humaines ne sont plus uniquement nos propres centres urbains, mais bien le reste du pays.
Nous devons donc agir dès maintenant pour favoriser l’immigration de gens qualifiés pour répondre à nos besoins de main-d’œuvre. D’après ce que me disent nos entrepreneurs, il est plus facile d’immigrer au Québec ou encore en Nouvelle-Écosse qu’au Nouveau-Brunswick. Nous devons notamment éliminer des barrières bureaucratiques pour accélérer l’immigration et reconnaitre rapidement les compétences et les diplômes, en plus de créer des logements pour accueillir ces gens dont notre économie a tant besoin.
Après deux années de pandémie, l’économie mondiale a besoin de stabilité. Malheureusement, l’envahissement de l’Ukraine par la Russie a entrainé une importante volatilité sur les marchés mondiaux, ce qui aura des répercussions jusqu’ici et possiblement à long terme. Je tiens à souligner que nous sommes de tout cœur avec la population ukrainienne et que nous souhaitons que cette guerre insensée cesse immédiatement. Ensemble, nous y arriverons !
Gaëtan Thomas
Président-directeur général du CÉNB