Chroniques
Réduire la population étudiante internationale ne règlera pas la crise du logement
Nous savons toutes et tous que l’économie du Nouveau-Brunswick est en pénurie de main-d’œuvre dans presque tous les domaines (détail, métiers, génie, TIC, affaires, santé, etc.) et cela depuis plusieurs années. Nos PME, le cœur de nos économies régionales, dépendent grandement de l’immigration internationale pour pallier ces besoins pressants de main-d’œuvre, étant donné la démographie de notre province et particulièrement en régions rurales, pour pouvoir suffire aux besoins.
Le Conseil économique du Nouveau-Brunswick (CÉNB) est fermement convaincu que ce n’est absolument pas le moment de réduire les personnes diplômées issues de l’international de nos collèges et universités, car nous en avons tous et toutes besoin. Nous devrions augmenter ces inscriptions plutôt que les réduire.
Le CÉNB est un partenaire stratégique des collèges et universités francophones et nous pouvons attester de la qualité des personnes diplômées et de leur intérêt à s’intégrer au marché du travail de nos régions. Nous pouvons aussi témoigner de la capacité des entreprises d’absorber ce talent.
Le gouvernement fédéral justifie sa décision de réduire les effectifs étudiants internationaux par la crise du logement. Ce problème doit être réglé par la construction de nouveaux édifices ou par la transformation d’édifices existants. Nous devons continuer d’augmenter la population du Nouveau-Brunswick et l’une des avenues passe par la population étudiante internationale. De nombreux projets reliés au logement sont déjà en marche dans le secteur privé et associatif pour pallier aux défis du logement. Le gouvernement fédéral devrait les appuyer plutôt que de couper les permis d’études.
De plus, la réduction des effectifs internationaux dans nos institutions postsecondaires francophones rendra l’atteinte des cibles d’immigration francophones beaucoup plus difficile. Nous allons aussi perdre une source importante de personnes immigrantes avec des formations pertinentes et nécessaires pour les besoins de nos membres et la survie de plusieurs PME.
Nous exhortons donc le gouvernement fédéral à renverser sa décision de réduire les permis d’études postsecondaires pour les étudiantes et les étudiants internationaux et toutes les mesures qui pourraient compliquer le processus de demande de visa ou réduire les effectifs indirectement. Le CÉNB et ses membres sont prêts à collaborer avec le gouvernement fédéral pour trouver des solutions aux problèmes de logement.
Ensemble, nous pourrons propulser l’économie canadienne et celle du Nouveau-Brunswick. De plus, l’immigration est une des solutions les plus importantes qui rapportera sans aucun doute d’énormes bénéfices économiques à moyen et long terme pour l’ensemble de notre beau pays !
Gaëtan Thomas
Président-directeur général du Conseil économique du Nouveau-Brunswick