Chroniques
Que nous réservera 2019 ?
18 février 2019
Nous avons terminé l’année 2018 avec une chronique qui présentait une rétrospective des dossiers qui ont marqué le quotidien de nos entreprises francophones. Il est donc de mise de lancer nos chroniques 2019 avec un aperçu de ce qui pourrait avoir un impact sur nos gens d’affaires au cours des prochains mois.
La pénurie de main-d’œuvre demeurera la priorité pour un grand nombre de nos entreprises. Les difficultés de recrutement et de rétention de travailleurs qualifiés affectent la croissance et les projets d’expansion dans tous les coins de la province. Par conséquent, nos entrepreneurs devront soigneusement planifier des stratégies innovantes pour relever ce défi d’envergure qui touche toutes nos communautés. On peut ainsi anticiper que le dossier de l’immigration économique prendra encore plus d’importance pour répondre à la pénurie de main-d’œuvre de nos entreprises.
Les questions du déficit budgétaire et de la dette du Nouveau-Brunswick continueront d’affecter la vitalité de la province. Le nouveau gouvernement a déjà proposé en décembre dernier des mesures d’austérité dans le but de diminuer les dépenses d’immobilisation. L’assainissement des finances publiques ne s’effectuera pas sans heurts et nous osons espérer que l’atteinte d’un équilibre budgétaire permettra de réduire la dette provinciale. Ceci rétablira la confiance des consommateurs et dynamisera le milieu des affaires, mais on peut d’ores et déjà s’attendre à ce que des choix difficiles soient pris pour y arriver.
Les dossiers reliés à l’exploitation de nos ressources naturelles continueront d’alimenter les discussions en 2019 ; notamment avec les récentes nouvelles provenant de l’Alberta et le désir du premier ministre Higgs de raviver le dossier d’Énergie Est. Il sera aussi intéressant de voir comment évoluera le dossier d’exploitation du gaz de schiste. Mentionnons également le dossier de la tarification du carbone et l’évolution de la position du Nouveau-Brunswick face aux demandes du gouvernement fédéral. Quel qu’en soit le résultat, nos entreprises devront s’ajuster à une nouvelle réalité économique liée à la réduction des gaz à effet de serre.
L’incertitude qui a entouré la renégociation de l’ALÉNA a formé un nuage sombre qui a plané au-dessus de la tête de nos exportateurs durant toute l’année 2018. Le récent Accord États-Unis–Mexique-Canada ne sera ratifié qu’au printemps prochain et nous espérons que le nouveau Congrès américain à la majorité maintenant démocrate ne souhaitera pas y apporter des modifications fondamentales qui pourraient porter atteinte aux activités commerciales de nos entreprises d’ici. Bien qu’un nouvel accord soit trouvé, il est important de noter que les dossiers du bois d’œuvre, de l’acier et de l’aluminium entre le Canada et les États-Unis ne sont pas encore réglés.
Cette question délicate avec nos voisins du Sud a réitéré l’importance pour nos entreprises de diversifier leurs marchés d’exportation. À ce sujet, le dossier du Brexit continue de faire les manchettes de l’autre côté de l’Atlantique. L’Europe pourrait peut-être décider de se tourner vers de nouveaux partenaires commerciaux en représailles au départ de l’Angleterre. Ceci pourrait représenter une occasion d’affaires pour nos entreprises, ce qui est accentué par l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne.
La tenue en août du Congrès mondial acadien (CMA) dans le Sud-Est du Nouveau-Brunswick et à l’Île-du-Prince-Édouard marquera aussi l’année 2019. Outre son important apport à notre industrie touristique, ainsi qu’aux secteurs de l’hébergement et de la restauration, cet événement d’envergure comprendra un volet économique que nos gens d’affaires auront intérêt à explorer. L’accent sera alors mis sur la création de partenariats, non seulement entre les entrepreneurs des deux provinces hôtesses, mais aussi des autres provinces et pays participants au CMA.
Enfin, soulignons qu’une élection fédérale aura lieu au courant de la prochaine année et que ce sera l’occasion pour le secteur privé de faire connaitre et entendre ses préoccupations auprès des partis et candidats politiques.
Bref, 2019 s’annonce intéressante pour nos entreprises et nous leur souhaitons une année remplie de prospérité et de croissance. Bonne année 2019 à toutes et tous !
Thomas Raffy
Président-directeur général
Conseil économique du Nouveau-Brunswick inc.