Chroniques
Projet de loi 27 : Beaucoup de facteurs et d’impacts à considérer
Tout d’abord, nos entreprises font face aujourd’hui à une pénurie de main-d’œuvre et celle-ci va durer encore plusieurs années. Alors le Conseil économique du Nouveau-Brunswick (CÉNB) est de l’avis que le marché très concurrentiel va continuer d’offrir des bénéfices de plus en plus attrayants pour attirer et retenir leur force de travail. Ces bénéfices offerts par les entreprises deviennent un élément différentiateur pour l’entreprise. Pourquoi laisser le gouvernement s’infiltrer dans ce domaine que le marché peut gérer par soi-même ?
Ensuite, est-ce qu’on a considéré que plusieurs entreprises opèrent des organisations charitables (sans profit) et n’offrent pas de bénéfices, car elles n’ont simplement pas les ressources financières de le faire ? Est-ce qu’on a étudié les coûts associés à ce projet de loi ? Dix jours de maladie payés représenteraient 4 % du salaire annuel en plus du 4 % alloué pour les vacances. Ajoutons à cela les pressions inflationnistes du coût de la vie de 5 à 6 %, en plus de taxes prévues pour le carbone et autres. On se rend alors vite compte que la concurrentialité de nos entreprises se retrouve de plus en plus à risque dans une économie globale. L’impact de cette loi est estimé à plusieurs milliards de dollars qui devront être refilés aux consommateurs et consommatrices de la province.
De plus, il serait important de considérer que seulement deux autres provinces ont adopté des législations semblables, soit la Colombie-Britannique avec cinq jours de maladie payés et l’Île-du-Prince-Édouard avec un jour de maladie payé. Au minimum, nous devons demeurer concurrentiel avec les autres provinces du Canada, non seulement pour nos entreprises, mais aussi pour les programmes d’attractions et d’investissements du gouvernement.
Il n’y a aucun doute que si l’on ne maintient pas notre compétitivité avec les autres provinces que l’on enverra des investissements externes et internes ailleurs.
Les entreprises sont les mieux placées pour bien comprendre les facteurs qui entrent en jeu et les impacts que ce changement pourrait occasionner. Nous recommandons que la communauté d’affaires soit bien consultée avant d’aller plus loin avec ce projet de loi. Le secteur privé est responsable de la croissance économique qui crée des emplois et permet les services que nos citoyens et citoyennes veulent. Par contre, le gouvernement est responsable de créer les conditions qui facilitent cette croissance économique. Nous demandons au gouvernement de ne pas adopter ce nouveau projet de loi ou bien d’entreprendre une consultation avec la communauté d’affaires avant d’aller plus loin. Nous avons confiance que lorsque tous les facteurs et impacts seront considérés, le projet de loi sera tout au moins modifié pour assurer notre viabilité économique et notre compétitivité au Nouveau-Brunswick. Ensemble, nous y arriverons !
Gaëtan Thomas
Président-directeur général du CÉNB