Chroniques
Mobilisation Franco 2023 : Le français se porte très bien sur la scène mondiale
J’ai eu la chance d’assister à l’évènement « Mobilisation Franco 2023 » cette semaine à Québec. Nous avons profité de l’occasion pour participer à un panel avec les quatre membres fondateurs de l’Alliance de la francophonie économique canadienne (AFEC) représentée par la Fédération des gens d’affaires de l’Ontario (FGA), la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), le Conseil de développement économique de l’Alberta (CDÉA) et le Conseil économique du Nouveau-Brunswick (CÉNB).
Cette rencontre fut une belle occasion pour présenter les objectifs de l’AFEC qui consistent à :
- Resserrer les liens entre les chambres de commerce et les associations de gens d’affaires francophones au Canada ;
- Rassembler, développer et animer une communauté de gens d’affaires francophones et francophiles à l’échelle canadienne ;
- Promouvoir l’espace francophone canadien comme un vecteur important de croissance pour les entreprises ;
- Élaborer des projets de collaboration entre les entreprises membres de chacun des organismes (incluant des initiatives permettant l’interaction entre les entreprises-membres de chaque organisme) ;
- Positionner le français comme langue incontournable pour faire des affaires au Canada et à l’international ;
- Augmenter l’intérêt des entreprises de chaque organisme signataire vers les occasions d’affaires de l’écosystème entrepreneurial francophone du Canada.
Cette nouvelle alliance est une première au Canada où les organismes de développement économique de plusieurs provinces minoritaires vont collaborer avec le Québec dans l’objectif de devenir le porte-parole ou la voix des entreprises francophones canadiennes. Pour y arriver, nous inviterons les organismes représentant les entreprises francophones des autres provinces et territoires à joindre l’AFEC. Je vous tiendrai au courant de notre évolution qui s’annonce prometteuse quand on voit l’engouement créé avec les organismes francophones présents à Mobilisation Franco 2023.
De plus, un expert en francophonie internationale, M. Jean-Benoît Nadeau nous a très bien expliqué les innombrables opportunités économiques pour faire des affaires en français à notre portée. Il nous a présenté des chiffres qui parlent d’eux-mêmes. D’après Portalingua et l’Université Laval (2010), le français est deuxième au monde dans le classement des langues selon le nombre de pays où elles ont le statut de langue officielle dans 36 pays. L’anglais, quant à lui, a ce statut dans 63 pays. Ex aequo en troisième position sont l’arabe et l’espagnol dans 21 pays. Le japonais est au 26e rang avec bien d’autres langues qui n’ont qu’un pays d’adoption (leur pays) de leur langue respective comme statut officiel.
En 2021, l’Observatoire de la langue française rapportait qu’il y avait plus de 320 millions de personnes qui parlent le français dans le monde.
En tête, nous retrouvons l’Europe avec 136 millions, suivi de l’Afrique subsaharienne et l’Océanie avec 120,7 millions, tandis que l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient comptent plus de 41,3 millions de francophones. Quand on additionne le tout, ces trois régions représentent plus de 91 p. 100 de la population mondiale francophone.
Revenons en Europe. Souvent, nous pensons que la France est un pays isolé en termes de langue officielle, mais ce n’est pas le cas du tout. La Belgique compte 75 p. 100 de sa population qui comprend le français et la Suisse, le pays le mieux classé selon l’Indice mondial d’innovation (IMI) depuis douze ans, à un pourcentage de 67 p. 100. Même l’Allemagne a 15 p. 100 de la population qui parlent français. Le français se porte très bien !
Avec l’avancement des technologies numériques, l’innovation de nos PME francophones et nos compétentes institutions bien établies comme l’Université de Moncton incluant les campus d’Edmundston et de Shippagan ainsi que nos collèges communautaires partout dans la province, il est grand temps d’explorer de nouveaux marchés. Pensons au marché européen et à l’énorme potentiel du marché africain, en plus de maintenir nos exportations aux États-Unis. La tendance du marché américain qui est devenu de plus en plus protectionniste est inquiétante. D’ailleurs, ce n’est jamais une bonne stratégie de tout mettre les œufs dans le même panier.
Alors, mobilisons-nous en trouvant des synergies avec l’AFEC, tout en développant de nouvelles stratégies pour devenir omniprésent dans ces nouveaux marchés où la francophonie internationale continue de rayonner et de grandir. Ensemble, propulsons l’économie néo-brunswickoise !
Gaëtan Thomas
Président-directeur général du CÉNB