Chroniques
Maximiser l’avantage commercial de la francophonie
La semaine dernière, en tant que premier président de l’Alliance de la francophonie économique canadienne (AFEC), j’ai eu le plaisir de participer dans un des deux panels sur la francophonie économique et ses avantages pour notre économie canadienne à l’intérieur du Toronto Global Forum. Nous avons promu les bénéfices économiques des deux langues officielles au Canada, en plus d’accentuer l’importance et la force du réseautage. Aussi, nous avons discuté de la grande importance de reconnaitre les compétences des personnes immigrantes qui sont des ressources essentielles pour fortifier notre économie francophone et bilingue partout au Canada.
J’ai participé à un premier panel avec mes collègues, Yan Plante de RDÉE Canada, Charles Milliard de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) et Catherine Tadros du Bureau du Québec à Toronto. Le thème était alors « Capitaliser sur l’avantage commercial de la francophonie. » Dans un monde de plus en plus globalisé et multilingue, le français est l’une des langues qui connait la plus forte croissance. On prévoit compter 700 millions de locutrices et de locuteurs francophones dans le monde d’ici le milieu du siècle. De l’Afrique au Vietnam, du Canada à la France, 20 % des échanges commerciaux mondiaux impliquent des pays francophones. Deux questions connexes furent discutées par les panélistes : 1. Comment les entreprises canadiennes peuvent-elles tirer parti du réseau économique de la francophonie canadienne pour développer davantage de partenariats commerciaux à l’étranger ? 2. Comment pouvons-nous profiter de la croissance de l’espace francophone international pour en faire un moteur clé de la croissance économique du Canada ?
Pour la première question, il faut d’abord adresser le contexte. Combien d’entre vous saviez qu’il y a 2,8 millions de francophones au Canada à l’extérieur du Québec? Le nombre d’entreprises francophones hors Québec dépasse 70 000 et 430 000 dans l’ensemble du pays. Ces chiffres représentent une force économique indéniable et essentielle pour l’économie du pays. Ce sont autant d’opportunités et de réseaux à saisir, développer et consolider. De là, nous voyons l’importance de l’AFEC qui a été créée par quatre provinces fondatrices : le Nouveau-Brunswick, le Québec, l’Ontario et l’Alberta. L’AFEC offre beaucoup plus d’occasions pour développer et consolider ces réseaux francophones pancanadiens. Il est aussi important d’inclure le Québec dans ces réseaux francophones pancanadiens avec ses 360 000 entreprises francophones.
J’ai expliqué à Toronto qu’un des buts principaux de l’AFEC est d’attirer les personnes représentantes des entreprises francophones de toutes les provinces et territoires du Canada. Il y a tout un réseau d’entreprises francophones et bilingues à découvrir partout dans notre pays. Nous avons également mis l’accent sur le fait que le bilinguisme attire des emplois bénéfiques aux personnes des deux langues officielles. Mon collègue, Yan Plante, a utilisé l’exemple de centres d’appels qui génèrent des emplois dans les deux langues. Comme la clientèle peut choisir la langue de son choix, un nouveau centre d’appels dans une région bilingue va employer beaucoup de personnes dans les deux langues officielles et non seulement bilingues.
Pour la deuxième question, n’oublions pas qu’il devrait y avoir plus de 700 millions de francophones dans le monde dans quelques décennies à peine. Il faut donc absolument tirer avantage de notre bilinguisme au Canada et particulièrement, au Nouveau-Brunswick, la seule province officiellement bilingue. Ce bilinguisme peut vraiment favoriser la résilience économique. Cette résilience économique peut revêtir de nombreuses formes, notamment en renforçant la capacité linguistique d’une entreprise. Celle-ci pourra alors toucher et se développer sur divers marchés pour lesquels des talents bilingues constituent un réservoir inexploité pour stimuler la compétitivité d’une entreprise. La reconnaissance des diplômes étrangers demeure un enjeu de taille pour le Canada et le Nouveau-Brunswick pour profiter de cette main-d’œuvre francophone disponible avec une croissance astronomique, particulièrement en Afrique.
De plus, dans le deuxième panel facilité par Caroline Mulroney et par l’entremise de mon collègue, Richard Kempler de la Fédération des gens d’affaires de l’Ontario (FGA), j’ai appris que l’Ontario avait plus de 30 000 entreprises francophones. Celles-ci font plus que leur part dans l’économie de l’Ontario avec une contribution de 11 % du PIB, relativement à une population de 10,1 %, ce qui représente un incroyable PIB de 80 milliards $.
En terminant, je suis revenu de Toronto plus optimiste que jamais pour notre francophonie économique canadienne. Elle est rayonnante, vibrante et montante, car ses impacts bénéfiques sur notre économie sont de plus en plus reconnus et importants assez pour avoir deux panels sur notre francophonie économique canadienne à l’intérieur du Toronto Global Forum. Ensemble, nous y arriverons !
Gaëtan Thomas
Président-directeur général du CÉNB