Chroniques
Le développement du gaz naturel, un élément crucial pour notre avenir économique
Alors que l’économie du Canada nous a permis d’être leader parmi les nations du G7 en termes de croissance globale, le tableau du PIB par personne n’est plus ce qu’il était comparativement à l’économie américaine. Laissez-moi vous parler un peu des liens entre ces statistiques, le développement du gaz naturel dans la province et notre croissance économique.
Tout d’abord, le PIB par personne, qui mesure la production économique par personne, a à peine bougé au Canada par rapport aux autres économies avancées, surtout lorsqu’on regarde la croissance de ce chiffre au cours de la dernière décennie. De 2012 à 2022, le Canada a connu une maigre augmentation de 4,3 %, selon les données de la Banque mondiale. Pendant la même période, les États-Unis ont enregistré une hausse beaucoup plus élevée de 47,4 % du PIB par personne. C’est quand même très inquiétant au niveau économique. En effet, ce sont les retours de ces économies en santé qui permettent aux Canadiennes et aux Canadiens de bénéficier de bons services de santé et d’éducation entre bien d’autres services.
Maintenant, je me lance dans une comparaison parmi les dix provinces canadiennes. Où nous situons-nous ici au Nouveau-Brunswick comparativement aux autres provinces ? En 2022, l’Alberta est bonne première avec un PIB per capita de 101 818 $, la Saskatchewan, deuxième à 97 089 $ par personne, Terre-Neuve, troisième à 76 601 $, tandis que le Nouveau-Brunswick est neuvième sur dix à 54 969 $. Notre province se retrouve tout juste en avant de la Nouvelle-Écosse à 53 034 $ par personne. Qu’est-ce qu’il y a en commun avec les trois premières économies par personne du Canada ? C’est le développement de leurs énormes ressources naturelles.
Au Nouveau-Brunswick, nous avons une occasion en or de passer du neuvième au troisième rang économique par le développement du gaz naturel. Ceci nous permettrait de dépasser Terre-Neuve dans la mesure du PIB par personne et de nous retrouver en avant de l’Ontario et du Québec. Vous allez me dire : qu’est-ce que cela changerait ? Cela changerait bien des choses pour en nommer quelques-unes comme suit :
- Nous pourrions améliorer considérablement nos services en santé et en éducation.
- Nous pourrions avoir des programmes qui permettraient à tous les enfants du Nouveau-Brunswick d’apprendre sur les bancs d’école avec un estomac plein.
- Nous pourrions réduire nos émissions de gaz à effet de serre de façon considérable. Nous pourrions même aider l’Europe et bien d’autres pays à réduire leur dépendance aux centrales à charbon, réduisant ainsi des dizaines de millions de tonnes de CO2 mondialement.
- Nous pourrions nous assurer que beaucoup plus de logements abordables soient construits ici au Nouveau-Brunswick. Ceci contribuerait ensuite à attirer l’immigration nécessaire pour pallier la pénurie de main-d’œuvre grandissante.
- Nous aurions une économie par personne comparable aux États-Unis, mais avec de bien meilleurs soins de santé, et ce, sans les problèmes associés aux grandes villes américaines.
- Nous pourrions investir beaucoup en innovation et en automatisation de nos entreprises. Ceci nous permettrait d’atteindre nos objectifs de concurrencer toutes les autres provinces canadiennes dans un marché mondial.
- Nous deviendrions une puissance de production d’hydrogène propre et compétitive à l’avenir.
Pour y arriver, il faudra convaincre les Premières Nations de tous ces bénéfices et partager les revenus de façon équitable. Je crois sincèrement que les Néo-Brunswickoises et Néo-Brunswickois en gagneraient beaucoup. Ne perdons pas cette occasion unique qui nous permettrait d’atteindre la carboneutralité par 2050 ainsi qu’à d’autres pays européens qui ont aussi besoin d’une énergie de transition comme le gaz naturel pour pouvoir atteindre eux aussi la carboneutralité. Je crois sincèrement que si nous travaillons toutes et tous ensemble, nous y arriverons !
Gaëtan Thomas
Président-directeur général du Conseil économique du Nouveau-Brunswick inc.