Chroniques
La tarification du carbone, une occasion pour innover
18 février 2019
Ottawa a annoncé la semaine dernière qu’il imposera son plan de tarification du carbone au Nouveau-Brunswick à partir du 1er avril. Cette mesure taxera nos entreprises qui assurent le développement et la vitalité économique de notre province, mais qui devront absorber cette augmentation des coûts d’exploitation en plus d’investir dans leur amélioration énergétique pour participer à la solution écologique. Nous aurions plutôt préféré un plan pour encourager les investissements en efficacité énergétique et pour récompenser les initiatives vertes et durables des entreprises.
Toutefois, une tarification claire, maintenue et planifiée à long terme a le potentiel d’entraîner l’émergence ainsi que l’adoption de technologies qui diminuent les gaz à effet de serre (GES) au Nouveau-Brunswick. Les recettes de la tarification du carbone devraient récompenser les entreprises et la population qui réduisent leurs émissions de GES, à soutenir l’utilisation de technologies propres et à appuyer le développement de technologies pour répondre à l’augmentation du prix du carbone.
Cependant, la tarification du carbone pourrait prendre une tournure inquiétante pour les régions si sa mise en place n’est pas planifiée judicieusement. Les entreprises situées à l’extérieur des grands centres — plus souvent à vocation traditionnelle, plus dépendantes de l’énergie, du transport et des marchés éloignés — risquent d’être plus durement touchées par la tarification du carbone. Dans ces conditions, les recettes devraient aussi servir à assurer une équité entre nos régions urbaines et rurales et aussi entre le Nouveau-Brunswick et les pays et provinces compétiteurs. Il faut également éviter l’exode potentiel des investissements et de la fabrication vers des provinces ou pays où la taxation du carbone et l’attention portée à la pollution sont moins strictes.
Par conséquent, la tarification du carbone nécessiterait que le gouvernement garantisse aux régions, avec les recettes de la taxe, des infrastructures de qualité et de l’appui dans la mise en place de solutions innovatrices et créatives pour réduire les émissions de GES. Sans une vision, une planification et des mesures à long terme pour assurer une stabilité et de la prévisibilité, nos entreprises et la population accepteront difficilement une nouvelle taxe. Elles doivent avoir l’assurance que la tarification du carbone aura des bénéfices à long terme pour leur entreprise, leur région, leur communauté et que des occasions d’affaires y sont rattachées en matière d’innovation et de potentiel de développement de nouveaux marchés.
Thomas Raffy
Président-directeur général
Conseil économique du Nouveau-Brunswick inc.
Thomas Raffy
Président-directeur général
Conseil économique du Nouveau-Brunswick inc.