Chroniques
La main-d’œuvre étudiante internationale, une avenue à considérer
7 mai 2021
Cette semaine, je continue d’aborder les objectifs de l’étude de l’économiste David Campbell qui explore plusieurs solutions pour le développement d’un plan d’action pour assurer la reprise de notre économie après la pandémie. L’une des solutions à nos soucis de main-d’œuvre passerait ainsi par une augmentation des inscriptions des étudiants et étudiantes internationaux dans nos institutions postsecondaires afin de faciliter leur recrutement par des entreprises d’ici.
Plusieurs de nos entreprises s’intéressent aux travailleurs de l’extérieur pour pourvoir des postes, mais le processus de recrutement à l’international demande de longs efforts couteux avant de porter des fruits. Une possibilité plus facilement accessible pour des PME s’avère le recrutement d’étudiants et d’étudiantes internationaux inscrits dans nos institutions d’enseignements postsecondaires.
Cependant, David Campbell note que le Nouveau-Brunswick prend du retard en ce qui a trait à la croissance du recrutement de sa population étudiante internationale comparativement aux autres provinces. De plus, nos institutions d’enseignement se fixent des objectifs d’inscriptions générales en vertu des besoins actuels dans les marchés locaux. Par exemple, elles formeront 200 programmeurs informatiques pour répondre à une demande formelle pour 200 nouveaux programmeurs d’ici quelques années. Cette approche ne tient cependant pas en compte des besoins futurs de main-d’œuvre pour assurer une croissance dans certains secteurs. Voilà pourquoi nous suggérons une hausse des inscriptions étudiantes dans certains secteurs stratégiques et de viser particulièrement les étudiants et étudiantes internationaux.
Former ici la main-d’œuvre internationale pour répondre aux besoins futurs de nos entreprises facilitera non seulement leur recrutement, mais aussi leur rétention. Leurs diplômes seront automatiquement reconnus et ils auront déjà créé des liens dans leur future communauté, surtout s’ils peuvent participer à des apprentissages expérientiels dans nos entreprises. Selon M. Campbell, nous pourrions leur offrir des remboursements de leurs frais de scolarité s’ils décrochent un emploi dans la province et, selon les études, chaque dollar ainsi investi rapporterait 3,39 $ en 5 ans. Si les inscriptions actuelles de 4 500 étudiants et étudiantes internationaux au Nouveau-Brunswick passaient à 9 000 personnes, le PIB créé par nos institutions d’enseignement augmenterait de plus de 64 millions $/année. Ceci créerait 1 300 nouveaux emplois dans la province et augmenterait les revenus salariaux par plus de 53 millions $, sans oublier les 12 millions $ en revenus de taxes supplémentaires pour la province.
Nous avons donc tout à gagner en augmentant les inscriptions internationales dans nos institutions d’enseignement postsecondaire, que ce soit pour répondre à nos besoins de main-d’œuvre ou bien créer davantage de richesse et de croissance pour notre économie. Ensemble, nous y arriverons!
Gaëtan Thomas
Président, directeur-général
Conseil économique du N.-B.
Gaëtan Thomas
Président, directeur-général
Conseil économique du N.-B.