Chroniques
L’utilisation de granules de bois pour réduire nos émissions de carbone
Comme toutes les régions nordiques partout au monde, la demande en énergie du N.-B. est largement dominée par les besoins d’énergie thermique (chaleur) pour chauffer nos maisons et bâtiments. Heureusement, le N.-B. a toutes les ressources renouvelables disponibles sous forme de granules de bois pour satisfaire nos demandes en énergie de chauffage domestique et commercial. Quand on exclut le prix d’installation d’un poêle à granules, le coût pour les granules à 275 $ par tonne est environ la moitié du coût du chauffage électrique. Alors, pour accélérer la conversion à cette excellente forme d’énergie renouvelable, l’Association des producteurs de granules bois recommande au gouvernement du N.-B. de fournir des incitatifs pour les propriétaires de maisons ou de bâtiments pour l’achat de poêles ou de chaudières (eau chaude) à granules de bois. Leur analyse démontre que ces incitatifs qui peuvent apparaître coûteux sont bien moins dispendieux que de remplacer les centrales thermiques produisant aujourd’hui de l’électricité avec du charbon et du gaz naturel par d’autres formes d’énergies renouvelables. Quand on considère que plusieurs centrales thermiques ne sont utilisées que pour quelques jours les plus froids de l’hiver, cette solution pourrait réduire de façon significative les coûts associés au réseau électrique pour accommoder ces périodes de pointe.
Pendant la croissance d’un arbre, celui-ci absorbe du dioxyde de carbone (CO2). Lorsque récolté et transformé en produit forestier comme le bois d’œuvre, composante d’armoire, plancher de bois franc, poutrelle, fermes de toiture (« trusses »), papier, rayonne et autres, ce sont tous des exemples de produits qui vont continuer à stocker le dioxyde de carbone pendant leur durée de vie. Au N.-B., la récolte forestière est gérée par le gouvernement de façon à récolter le même volume qui pousse annuellement, donc rien ne se perd réellement du côté forestier. Dans bien des cas, la forêt génère même plus de volume, car certaines pratiques forestières vont stimuler leur croissance.
La fibre utilisée dans la production des granules faits au N.-B. provient des résidus forestiers (cime et branche d’arbre) ainsi que les sous-produits des usines de sciages comme le brin de scie, planures, écorces, etc. De cette façon, c’est une chaîne complète qui permet d’emprisonner du carbone avec les produits forestiers et d’utiliser les sous-produits pour le chauffage par après. Cette énergie renouvelable est précieuse pour atteindre les objectifs de carboneutralité par 2050.
Jean-Claude Savoie, propriétaire de Groupe Savoie explique : « Présentement, 90 % de nos granules produits au N.-B. sortent de la province, et de ce volume 75 % vont en Europe. Pourquoi? Nous avons cette belle énergie renouvelable ici et elle est utilisée ailleurs… ça ne fait aucun sens! Nous gaspillons du carburant pour transporter de l’énergie renouvelable afin d’être utilisée ailleurs en Europe. Nous pourrions tout l'utiliser ici même dans notre province pour chauffer nos maisons, commerces et industries et réduire notre dépendance au charbon et au gaz naturel, tout en réduisant les émissions de carbone. Nous entendons souvent parler de nouvelle technologie verte, alors, avec les granules de bois, nous avons une technologie éprouvée qui existe depuis plusieurs décennies ici au Nouveau-Brunswick ! »
Avec les nombreux avantages que présentent les granules en termes d’énergie renouvelable et le fait que le Nouveau-Brunswick a besoin de toutes les ressources propres disponibles pour atteindre nos objectifs de réduire la production d’électricité provenant de produits fossiles, il faudra encourager nos granules de bois produits au N.-B. pour réduire nos émissions de carbone. Ensemble, nous y arriverons !
Gaëtan Thomas
Président-directeur général du CÉNB