Chroniques
L’innovation est la clef du succès en entrepreneuriat!
Tous les experts nous disent qu’elles devront améliorer leur productivité et maintenir de meilleurs salaires afin que leurs produits ou services demeurent concurrentiels. De même, les industries exportatrices devront faire face à des risques du marché et à de nouvelles technologies pour répondre aux efforts pour réduire les changements climatiques. Même les entreprises qui opèrent seulement dans un marché local devront innover puisqu’elles doivent dorénavant rivaliser avec des plateformes comme Amazon et autres. Innover permet d’améliorer la performance et l’une des mesures de son impact est celle de l’indice de la productivité de la main-d’œuvre, soit le ratio entre la valeur réelle ajoutée et les heures travaillées. Malheureusement, les chiffres compilés par Statistiques Canada révèlent que 87 pour cent des industries au Nouveau-Brunswick se retrouvent sous la moyenne nationale de 1,00.
De plus, selon Statistiques Canada, les dépenses en R et D au Nouveau-Brunswick par les secteurs publics, privés et institutionnels ne représentent qu’un montant équivalent à un pour cent de notre PIB. La moyenne canadienne est de 1,7 pour cent du PIB, alors qu’au Québec elle atteint 2,2 pour cent, aux États-Unis 2,8 pour cent et au Japon 3,1 pour cent. Notre province occupe ainsi le dernier rang au pays.
De plus, si nous examinons les investissements de tous les bailleurs de fonds en R et D au pays, la moyenne canadienne était de 1 100 $ par personne en 2018. Cependant, au Nouveau-Brunswick, cette moyenne n’est que de 465 $ par personne. Réduire l’écart des investissements fédéraux en recherche et développement (R et D) au Nouveau-Brunswick représente une autre action prioritaire pour atteindre la reprise économique et l’autosuffisance. Selon Statistiques Canada, les fonds fédéraux aux institutions d’éducation postsecondaires pour la R et D étaient de 31,5 millions $ au Nouveau-Brunswick, comparativement à 83,9 millions à Terre-Neuve-et-Labrador et 107 millions $ en Nouvelle-Écosse. Si nous recevions notre juste part d’appui fédéral, nos institutions postsecondaires pourraient effectuer la recherche et stimuler davantage l’innovation dans le secteur privé.
Le rapport du Conseil économique des provinces de l’Atlantique (CEPA) de mars 2021 indique que la région Atlantique tire de la patte dans tous les domaines liés à l’innovation, un ingrédient central sans lequel la compétitivité de nos entreprises est en péril. Le CEPA propose un train de mesures pour renverser la vapeur : formation, immigration, adoption accélérée de la technologie, etc.
« Le modèle traditionnel de l’innovation place beaucoup d’emphase sur la recherche comme source d’idées nouvelles », affirme Pierre Zundel, le président-directeur général du Collège communautaire du Nouveau-Brunswick et partenaire du CÉNB. « C’est le cas, mais ces dernières ne se transforment pas en de l’innovation comme par magie. Plusieurs activités d’adaptation, d’expérimentation et de transfert sont nécessaires pour que les nouvelles idées et techniques soient identifiées, évaluées, testées et adoptées par les entreprises. D’autre part, la mondialisation fait en sorte que des idées, des méthodes et des technologies nouvelles et utilisables arrivent de partout aujourd’hui. » La capacité d’intégration des idées et technologies au sein des entreprises est d’une importance capitale dans une économie axée sur le savoir. Or cette capacité est sous développée au Nouveau-Brunswick par rapport aux besoins que nous avons. Il y a bien quelques acteurs qui se démarquent dans ce domaine tels que CCNB-INNOV, Valorēs et plusieurs entreprises privées mais ce n’est pas suffisant. Un appui robuste à l’intégration des technologies dans les PME multiplierait l’impact d’un investissement accru dans l’innovation et la recherche.
Alors, pour assurer une relance économique viable à long terme, nous nous devons d’investir dans la recherche et le développement et mettre en place les structures et services nécessaires au transfert de ces innovations. Si le gouvernement provincial augmentait l’investissement en R et D de 24 millions $ par année pour atteindre la moyenne nationale d’ici cinq ans, cela se traduirait, avec l’effet de levier, en 120 millions $ en R et D dans la province. L’effet domino serait d’augmenter le PIB de 112 millions $ et les revenus du travail de plus de 191 millions $ tout en créant plus de 1 600 nouveaux emplois bien rémunérés. Le Nouveau-Brunswick a tous les atouts pour devenir un essaim d’innovations. Cependant, des investissements en innovation sont nécessaires pour y arriver. Ensemble nous y arriverons !
Gaëtan Thomas
Président-directeur général du CÉNB