Chroniques
L’innovation : catalyseur pour notre succès économique
Depuis sa création en 2007, l’indice mondial de l’innovation (IMI) classe les pays selon leur capacité et leur réussite en matière d’innovation. Ce classement est publié annuellement par l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle. L’édition 2022 de l’IMI présente le classement le plus récent de 132 économies en matière d’innovation, en tenant compte de plus de 80 indicateurs différents. Cette mesure comparative de capacité d’innovation permet aux responsables politiques et aux décideurs des entreprises et d’autres secteurs d’élaborer des politiques favorisant les inventions et la création pour mieux concurrencer globalement.
Un autre fait intéressant, il y a une corrélation directe entre le rang au sein du même groupe de revenu (« Income group rank ») et le rang global de l’IMI (« Global Innovation Index ranking »). Les dix premiers pays sont dans le même ordre pour les deux catégories. Donc, l’IMI est un excellent indicateur de la santé économique comparative entre les pays.
Les trois premiers pays au monde en 2022 sont la Suisse, les États-Unis et la Suède avec des indices de 64,6, 61,8 et 61,6 respectivement. La Suisse est au premier depuis douze ans. Le Canada se situe au 15e rang avec un indice de 50,8. Nous nous sommes améliorés d’une position par rapport au classement de 2021 en dépassant Israël qui est à 50,2. Par contre, notre indice ou notre note d’innovation a baissé de 53,1 à 50,8. D’ailleurs, la plupart des quinze premiers pays au monde ont diminué leur note, sauf les États-Unis et la Chine qui ont augmenté légèrement leurs indices respectifs. Ceci explique pourquoi les États-Unis ont dépassé la Suède pour monter au deuxième rang de 2021 à 2022. Cette tendance générale à la baisse peut s’expliquer par la décision de plusieurs gouvernements de mettre l’accent sur d’importants programmes de base comme la santé et l’éducation. Ceci s’effectue aux dépens d’investissements dans les innovations nécessaires pour maintenir et financer ces mêmes programmes existentiels pour une excellente qualité de vie.
Revenons aux investissements en recherche et développement (R et D) et en innovations dans notre province dont j’ai discuté à plusieurs reprises. Le Nouveau-Brunswick se doit d’investir davantage en R et D et en innovations pour que nos entreprises demeurent concurrentielles. Le 1 % en investissements reliés à la R et D comparativement au PIB est bien trop bas comparativement à la moyenne nationale de 2,6 %. Des opportunités d’investissements vont à d’autres provinces en l’absence de programmes encourageant les investissements d’entreprises privées au Nouveau-Brunswick.
Le Québec et la Nouvelle-Écosse automatisent leurs opérations plus rapidement qu’au Nouveau-Brunswick, ce qui explique l’augmentation dans la mauvaise direction de l’écart de productivité entre notre province comparativement à la moyenne nationale.
Je n’oserai pas me permettre de spéculer dans quelle position serait le Nouveau-Brunswick vis-à-vis l’IMI. Mais je vous laisse, chères lectrices et chers lecteurs, faire vos propres déductions quand on investit beaucoup moins que toutes les autres provinces dans la R et D et l’innovation qui sont des vecteurs économiques dominants pour la santé de notre économie. Il y a du chemin à faire pour se rattraper et, comme ma mère le disait souvent, il n’est jamais trop tard pour bien faire. Le Conseil économique du Nouveau-Brunswick, au nom des entreprises francophones et bilingues du Nouveau-Brunswick, continuera d’apporter des faits et des analyses pertinentes pour trouver des solutions économiques pour propulser notre économie. Nous avons tellement de potentiel ici dans notre belle province. Il s’agit de le catalyser par l’innovation! Ensemble, nous y arriverons !
Gaëtan Thomas
Président-directeur général du CÉNB