Chroniques
L’inflation : quand pourrons-nous la contrôler à nouveau ?
Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem a expliqué la décision de maintenir le taux directeur à 5 % au Comité permanent des finances de la Chambre des communes à Ottawa. Cette décision a été prise « parce que la politique monétaire est en train de ralentir l’économie et d’alléger les pressions sur les prix ». La Banque du Canada veut lui laisser le temps d’effectuer son travail. Même s’il prévoit que la baisse de l’inflation devrait se poursuivre lentement, il a confirmé que les risques inflationnistes ont augmenté.
Alors, comment contrôler cette coriace inflation qui perdure malgré plusieurs mesures prises par la Banque du Canada ?
Nous savons toutes et tous que l’économie canadienne a ralenti, ce qui est une bonne nouvelle pour atteindre le point d’équilibre entre l’offre et la demande. Monsieur Macklem a affirmé : « Il est devenu plus clair que les taux d’intérêt plus élevés modèrent les dépenses et les pressions sur les prix. La croissance économique est entrée dans une phase plus lente, ayant avoisiné 1 % en moyenne au cours de la dernière année. Nous prévoyons que la croissance du produit intérieur brut (PIB) restera inférieure à 1 % jusque vers la fin de 2024, puis qu’elle s’accélèrera pour atteindre 2 ½ % en 2025.
Comme nous nous attendons à ce que l’offre devienne excédentaire cette année et à ce que la croissance soit faible pendant quelques trimestres, nous estimons que l’inflation va continuer de diminuer. En effet, nous prévoyons qu’elle baissera graduellement, puis retournera à la cible de 2 % en 2025. Cela dit, nous craignons que les prix plus élevés de l’énergie et la persistance de la forte inflation sous-jacente soient en train de freiner ces progrès. »
Dans l’ensemble de sa déclaration au Comité permanent des finances, Monsieur Macklem semble indiquer que l’inflation pourrait être sous contrôle à la cible de 2 % en 2025, ce qui serait une très bonne nouvelle. Toutefois, le retour à une inflation basse est loin d’être assuré. En dépit d’une hausse des taux d’intérêt, « depuis février 2022, les reventes ont en effet diminué de 33 % et les prix d’environ 10 %. Mais l’augmentation des frais de logement s’est accentuée, dépassant 6 %. » Le prix des aliments demeure élevé alentour de 6 % et les prix d’essence sont affectés par la hausse des prix mondiaux de l’énergie. Le manque de logement continue de nous hanter et restreint le développement économique à cause d’une pénurie de main-d’œuvre qui perdure.
Les risques inflationnistes sont loin d’être réduits avec la guerre en Israël et à Gaza, ce qui pourrait faire monter les prix de l’énergie en flèche, ainsi que perturber les chaînes d’approvisionnement. Malheureusement, je ne crois pas que l’on peut contrôler ces facteurs perturbants. Alors, il faudra rester très vigilant, car à tout moment, une nouvelle crise pourrait resurgir à nouveau.
C’est pour cela que M. Macklem a déclaré qu’il faudra surveiller la situation attentivement : « Nous allons continuer d’évaluer si la politique monétaire est assez restrictive pour rétablir la stabilité des prix et allons surveiller les risques de près. Notre décision témoigne aussi du fait que nous tentons de doser notre resserrement monétaire le mieux possible : nous ne voulons pas ralentir l’économie plus que nécessaire, mais nous ne voulons pas non plus que les Canadiennes et les Canadiens continuent de vivre avec l’inflation élevée, ni que celle-ci s’enracine. Et si les pressions inflationnistes persistent, nous sommes prêts à relever encore le taux directeur pour rétablir la stabilité des prix. Pour résumer, nous avons fait beaucoup de progrès dans notre lutte contre l’inflation, mais nous ne pouvons pas encore crier victoire. Nous devons garder le cap, parce qu’une fois la stabilité des prix rétablie, l’économie fonctionnera mieux pour tout le monde. »
C’est à espérer que cette stabilité des prix sera rétablie sous peu, car l’impact financier pour les gens qui auront à renouveler leurs hypothèques sera dévastateur. Il faut absolument trouver des moyens pour ramener la paix dans ces pays d’Europe et du Moyen-Orient aussitôt que possible. Ceci apporterait une stabilité mondiale nécessaire pour pouvoir prospérer et retrouver notre qualité de vie qui est à risque sans une paix durable.
Que peut-on faire pour prospérer localement et régionalement en attendant que les puissances mondiales trouvent des solutions pacifiques à ces guerres dévastatrices ?
On peut appuyer nos PME et acheter localement autant que possible. L’idéal serait d’être autosuffisant et de ne pas être soumis à ces fluctuations globales. Au moins, achetons le plus possible localement et, petit à petit, nous améliorerons nos économies régionales et réduirons certains de ces risques. Chaque petit geste compte ! Ensemble, nous y arriverons !
Gaëtan Thomas
Président-directeur général du Conseil économique du Nouveau-Brunswick