Chroniques
L’immigration est essentielle pour adresser une partie de la pénurie de main-d’œuvre : le premier ministre du Nouveau-Brunswick et le gouvernement fédéral sont d’accord avec le CÉNB !
Pour relancer notre économie, nous devons trouver ensemble des solutions pour combler la pénurie de main-d’œuvre dans plusieurs secteurs de l’économie. Pour y arriver, il faudra éliminer les barrières qui font en sorte que beaucoup de personnes immigrantes choisissent d’autres provinces plus accessibles que la nôtre. De plus, la reconnaissance des diplômes de l’extérieur doit être priorisée et l’accès à du logement abordable est primordial pour attirer les compétences nécessaires pour répondre à ces pénuries de main-d’œuvre et atteindre l’objectif de 10 000 personnes immigrantes par année par 2024. Sur ce dossier important de l’immigration, le premier ministre nous a invités à lui faire part de nos préoccupations avec des recommandations spécifiques pour améliorer la situation. En mars 2022, nous l’avons rencontré à nouveau avec treize recommandations provenant d’une experte en immigration avec le support d’E&Y pour améliorer les processus et les procédures qui faciliteront l’entrée au N.-B. pour les personnes immigrantes. Le premier ministre était ravi d’entendre ces recommandations toutes réalisables et s’est engagé de les implémenter aussitôt que possible.
Pour ce qui est du dossier de l’immigration et du logement abordable dans le récent budget provincial, nous voyons plusieurs aspects positifs. Mentionnons 1 million $ pour aider à l’établissement, à l’intégration et à la rétention des nouveaux arrivants et arrivantes, 200 000 $ pour la rétention des étudiantes et étudiants étrangers, une réduction d’impôt foncier sur les biens non occupés par le propriétaire, des modifications à la Loi sur la location de locaux d’habitation et un investissement de 6,3 millions $ de plus dans le logement abordable cette année.
Quand on ajoute les 10 milliards de dollars en cinq ans du récent budget fédéral pour que chacun ait un chez-soi sécuritaire et abordable, il y a beaucoup de bonnes intentions de nos deux paliers de gouvernement. En vue de créer 100 000 nouveaux logements nets au cours des cinq prochaines années, le budget fédéral de 2022 propose de verser 4 milliards de dollars sur cinq ans, à compter de 2022-2023, pour lancer un nouveau fonds. Celui-ci accélérera la construction de logements en partenariat avec les municipalités ainsi qu’un nouveau programme de développement de coopératives d’habitation visant à faire augmenter le nombre de coopératives d’habitation au Canada. Ce budget propose également de réaffecter 1 milliard de dollars de prêts supplémentaires de l’initiative Financement de la construction de logements locatifs afin d’appuyer les projets de coopératives d’habitation.
Nous voyons d’un bon œil ce qui se passe au provincial et au fédéral. Tous ces changements proposés ne pourront qu’améliorer la situation de crise d’accessibilité aux logements abordables presque partout au Canada.
Cependant, il faudra tenir compte de l’inflation due aux problèmes de chaînes d’approvisionnement, les taux d’intérêt qui augmentent et le coût exorbitant des matériaux de construction qui contribuent à des coûts de loyers et de résidences inabordables pour beaucoup d’immigrants et d’immigrantes. Un des plus gros défis reste que l’offre et la demande sont largement déséquilibrées en faveur des propriétaires avec des taux de vacances très bas, en plus du manque d’incitatifs pour encourager les développeurs à construire en régions rurales. Nous espérons grandement que les deux paliers du gouvernement ainsi que les municipalités travailleront étroitement ensemble pour pallier au manque de logements abordables partout au Nouveau-Brunswick.
En conclusion, nous sommes tous et toutes d’accord que la pénurie de main-d’œuvre pourra seulement être adressée avec une augmentation importante des personnes immigrantes et l’accès à des logements abordables nous permettra de les retenir dans notre province. La relance de notre économie en dépend !
Gaëtan Thomas
Président-directeur général du CÉNB