Chroniques
L’énorme potentiel économique du Togo et du Nouveau-Brunswick : agissons maintenant !
Il y a déjà plusieurs mois que nous préparions une mission économique du Conseil économique du Nouveau-Brunswick (CÉNB) au Togo en Afrique et elle fut réalisée la semaine dernière. Sous l’invitation du gouvernement du Togo, cette visite fut menée par le CÉNB avec deux entrepreneurs du Nouveau-Brunswick, le chef de l’exploitation du port de Belledune et moi-même.
Nous avons rencontré plusieurs représentants très accueillants et ouverts d’esprit du gouvernement togolais. Mentionnons le ministre de la Fonction publique et du dialogue social, le directeur général de l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE), des dirigeants du patronat togolais, le directeur général du port de Lomé, ainsi des personnes responsables de l’éducation et de la formation au Togo. La langue officielle du Togo est le français et je vous assure que les Togolais et Togolaises le parlent impeccablement.
Il va sans dire que le potentiel économique du Togo est énorme, car ce pays est en voie de développement économique avec de nombreux atouts. Premièrement, un des rares ports de mer en eau profonde dans la région de l’ouest de l’Afrique situé à Lomé au Togo lui donne accès à un marché africain de 320 millions de personnes. De plus, la population du Togo a doublé dans les 25 dernières années pour se situer à plus de 8 millions dans un territoire un peu plus petit que le Nouveau-Brunswick. Cette population est appelée à doubler de nouveau dans les 25 prochaines années. Cela apportera des opportunités très intéressantes pour nos PME, soit au niveau d’investissements dans ce pays en voie de développement dans les domaines comme les énergies propres et vertes, les réseaux de communications, la construction d’habitations, ainsi qu’en exportation et importation de produits via le port de Lomé ou soit pour combler nos besoins de main-d’œuvre francophone. Entre autres, le Togo a de grandes sources de phosphate qui sont nécessaires pour la production d’engrais et le Canada exporte déjà du blé au Togo.
Nous avons visité plusieurs sites intéressants et nous avons noté que le Togo a de nombreuses compétences en éducation et formation qui l’avantagent et qui seront très intéressantes à explorer davantage. Pour en nommer quelques-uns, je commence avec l’Institut de formation en alternance pour le développement (IFAD) et l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE). Ceux-ci sont chargés d’assurer l’éducation et la formation des Togolais et Togolaises pour un développement économique durable pour le Togo. Nous avons visité des classes de formation en action pour des métiers comme la charpenterie. Cette jeune main-d’œuvre francophone qualifiée et formée au Togo pourrait aider à combler le manque considérable de métiers dans ce domaine dans notre province. L’expérience au Haut-Madawaska dans l’industrie du poulet est un exemple de succès avec la main-d’œuvre togolaise.
Nous allons contempler la possibilité d’une entente sur la migration professionnelle entre le Togo et le Nouveau-Brunswick pour plusieurs sphères d’affaires.
La visite au port de Lomé nous a ouvert les yeux sur l’énorme potentiel en Afrique via le Togo avec un port de mer en eau profonde sur la côte ouest africaine. Ces installations sont de très haut calibre avec des importations et des exportations de plus de 30 millions de tonnes de produits par année, principalement par le biais de conteneurs, mais aussi en vrac. Le port de Belledune, qui se spécialise dans le commerce en vrac et qui œuvre à aménager une installation de production d’hydrogène vert à grande échelle, voit d’un très bon œil une potentielle collaboration avec le port de Lomé. Ceci pourrait relier notre marché nord-américain de plus de 400 millions de personnes à celui de l’Afrique de l’ouest de plus de 320 millions de gens. Ceci ouvre la porte à de potentielles ententes « gagnantes-gagnantes » pour le Togo et pour le Nouveau-Brunswick. Cela pourrait intensifier les échanges commerciaux entre les deux juridictions.
Nous avons aussi visité la Plateforme industrielle d’Adétikopé (PIA), un parc industriel intégré et multisectoriel, situé stratégiquement à 25 km du port de Lomé. Cette zone industrielle a pour vocation la création des chaînes à haute valeur ajoutée grâce au développement de l’industrie locale dans les secteurs agro-industriels (coton, soja, sésame, cacao, café et volaille). D’autres secteurs à fort potentiel économique, notamment automobile, pharmaceutique, cosmétique, emballage et recyclage, peuvent également s’y installer. La Plateforme joue ainsi un rôle de catalyseur pour soutenir la croissance et le développement socioéconomique du Togo. Ces installations furent très impressionnantes à visiter.
Le Togo est une porte accessible au grand marché de l’Afrique de l’Ouest et le Nouveau-Brunswick a également un excellent accès au marché nord-américain. Il y a tellement de possibilités à considérer en commençant par une main-d’œuvre francophone qualifiée pour nos PME, ainsi que d’énormes potentiels d’investissements dans un pays en voie de développement durable dû à une incroyable croissance démographique. S’il y a des PME intéressées à investir au Togo, n’hésitez pas à communiquer avec moi. Ensemble, nous y arriverons !
Gaëtan Thomas
Président-directeur général du CÉNB