Chroniques
L’Afrique à la rescousse de notre francophonie économique
Les chiffres démontraient que la minorité francophone du Nouveau-Brunswick était passée de 33,1 pour cent de la population à 31,7 pour cent. Aussi, l’utilisation du français comme langue d’usage pendant cette période a reculé de 5 pour cent. Les dernières tendances telles qu’indiqué par Statistiques Canada continuent dans la même direction inquiétante, ce qui n’est pas de bon augure.
En effet, la langue maternelle parlée en français à la maison est passée de 28,6 pour cent en 2016 à 26 pour cent en 2021, une baisse de 10 pour cent en cinq ans. Une des raisons principales est que l’augmentation de la population est due à la migration internationale et interprovinciale. Malheureusement, celle-ci continue d’être biaisée par un plus grand pourcentage de personnes qui sont anglophones ou qui auront tendance à choisir l’anglais comme langue seconde.
Comme je l’ai mentionné à plusieurs reprises, les atouts du bilinguisme sont indéniables comme, par exemple, l’industrie des centres de contact avec la clientèle et de soutien administratif qui génère 1,4 milliard $ en revenus d’exportation. Il est clair que le bilinguisme économique demeure un puissant levier de développement pour notre province. Comme nous sommes la seule province officiellement bilingue au pays, nous avons un avantage économique unique et une position géographique idéale pour ouvrir de nouveaux marchés vers l’Europe et l’Afrique.
Comment peut-on renverser les tendances à la baisse du pourcentage de francophones au Nouveau-Brunswick ? Avec de bonnes alliances avec l’Afrique, nous pourrons y arriver. Nous avons déjà démontré une culture ouverte au monde en élisant le premier maire africain du Nouveau-Brunswick à Shippagan, nul autre que Kassim Doumbia. Notre pays est reconnu mondialement pour son ouverture au multiculturalisme et sa très haute qualité de vie. Les Africains et les Africaines font confiance au Canada et beaucoup aimeraient s’y établir. Ils ont des ressources naturelles et des ressources humaines francophones en quantité presque incroyable qui pourraient combler une bonne partie de nos besoins en main-d’œuvre.
N’oublions pas que le français est la langue officielle dans plusieurs pays d’Afrique et que la population francophone va doubler sur ce continent dans les 30 prochaines années.
Je suis convaincu qu’on pourra renverser les tendances à la baisse mentionnées ci-haut en collaborant avec plusieurs pays africains. De plus, le marché africain est en plein développement et représente d’énormes opportunités pour nos entreprises francophones et bilingues du Nouveau-Brunswick. Demeurez à l’écoute pour des développements très intéressants dans les prochaines semaines.
L’Afrique qui vient à la rescousse de notre francophonie économique permettra également des opportunités extraordinaires pour l’avenir économique du Nouveau-Brunswick et celui de plusieurs pays africains ! Ce sont sans équivoque des occasions qu’on ne peut se permettre de passer à côté.
Ensemble, nous y arriverons !
Gaëtan Thomas
Président-directeur général du CÉNB