Chroniques
J’accepte d’être un(e) entrepreneur(e) !
En écoutant cette amie, cela m’a fait réfléchir à la perception de l’entrepreneuriat chez les communautés francophones, et surtout, à la façon dont les gens perçoivent les artistes comme entrepreneur(e)s. Est-ce possible que l’entrepreneuriat chez les francophones ne soit pas considéré comme une profession importante ou valorisé comme dans d’autres cultures? En fait, est-ce que les communautés francophones considèrent l’entrepreneuriat positivement? Applaudissons-nous le succès de nos entrepreneur(e)s comme le font d’autres cultures ; ces personnes sont-elles vues comme des leaders importants de nos communautés? Et surtout, nos artistes, ces créateurs, sont-ils considérés comme des entrepreneur(e)s, ou est-ce que ces derniers se considèrent comme tels?
Quelle est votre vision ou définition d’un(e) entrepreneur(e)? Pour moi, un(e) entrepreneur(e) est quelqu’un qui prend un rêve et le transforme en réalité. Cette personne fait bouger les choses, que ce soit par son leadership ou en s'associant avec d’autres personnes talentueuses pour transformer ses idées en produits, en services ou autres. C’est une personne fonceuse qui prend soin de disposer des ressources matérielles et financières nécessaires à la concrétisation de ses idées. Elle ne compte pas ses heures, mais prend plaisir à faire ce qu'elle fait. Elle trouve également des stratégies qui permettent de faire connaître ses produits ou services ainsi que de bien les présenter. Enfin, cette personne adapte ses produits ou services aux besoins de ses clients sans perdre son identité ou intégrité.
Cette définition, est-ce qu’elle vous fait penser à quelqu’un? Pour moi, elle capture l'essence de cette amie artiste. Elle est toujours en train de créer de l'art et de manifester ses rêves ! Elle travaille d’arrache-pied à développer des œuvres d’art qui répondent aux besoins de ses clients sans perdre son intégrité comme artiste. Tout récemment, elle s’est associée à des experts pour affiner sa technique et ajouter une touche créative à ses œuvres. Elle est toujours à la recherche de moyens d'améliorer ses compétences et de se développer. En passant, je l'ai revue la fin de semaine dernière et elle m'a dit qu'elle avait beaucoup réfléchi à notre dernière discussion. À ma grande surprise, elle m’a aussi dit : « J’accepte d’être une entrepreneure et je suis contente de vivre de ce que je crée ». Quelle différence en quelques mois !
Maintenant, je souhaite partager ma réflexion avec tous les artistes des communautés francophones. Premièrement, j'ai le regret de vous informer qu'il est plus qu'acceptable de vivre de votre art et d’être entrepreneur(e). Deuxièmement, que vous soyez écrivains ou musiciens, peintres ou sculpteurs, vous méritez d'être reconnus comme des entrepreneur(e)s. Notre fierté acadienne brille à travers chacune de vos créations et il est parfaitement normal que votre talent créatif vous rapporte de l’argent. Bienvenue dans le monde de l’entrepreneuriat créatif.
JOHANNE LÉVESQUE
DIRECTRICE DU RDÉE NB