Chroniques
Investir dans notre économie provinciale : le récent budget est un pas dans la bonne direction !
Premièrement, il faut développer une vraie stratégie de croissance économique au N.-B. Pour y arriver, il faut investir en recherche et développement (R&D), en numérisation et en automatisation pour promouvoir l’innovation et l’entrepreneuriat. Nous devons aussi augmenter la productivité de nos entreprises comparativement à l’échelle nationale, car nous avons perdu beaucoup de terrain au cours des dernières années. Ces investissements seront importants pour attirer d’autres investissements du gouvernement fédéral et du secteur privé. Si la province investissait 24 millions $ en R&D, cela pourrait générer un montant cinq fois plus grand (120 millions $) qui nous rapprocherait de la moyenne nationale de 2,6 % du PIB. Nous ne sommes qu’à 1 % du PIB présentement et notre indice de productivité est en bas de 80 % de la moyenne nationale.
Comme deuxième priorité, il nous faudra trouver des solutions pour combler la pénurie de main-d’œuvre dans plusieurs secteurs de l’économie. Pour y arriver, il faudra éliminer les barrières qui font en sorte que beaucoup de personnes immigrantes choisissent d’autres provinces plus accessibles que la nôtre. De plus, la reconnaissance des diplômes de l’extérieur doit être priorisée et l’accès à du logement abordable est primordial pour attirer les compétences nécessaires pour répondre à ces pénuries de main-d’œuvre et rencontrer les objectifs de 10 000 personnes immigrantes par année par 2024.
La troisième priorité est l’accès à l’internet à haute vitesse dans les quatre coins de la province pour appuyer le développement économique dans toutes nos régions. Ceci incitera en plus le travail à distance un peu partout au N.-B., ce qui serait un atout pour nos belles régions rurales.
Le récent budget provincial tente d’adresser les deux premières priorités ci-haut. Nous voyons d’un bon œil l’engagement de 5 millions $ pour attirer les investissements de capitaux qui visent à améliorer la productivité de nos entreprises. Évidemment, on ne voit pas les 24 millions $ que nous espérions pour la recherche et développement. Mais, il y a une ouverture d’esprit du gouvernement après de bonnes discussions franches avec le CÉNB pour considérer des projets innovateurs même s’il n’y a pas de ligne spécifique identifiée dans le budget. Il s’agit d’un pas dans la bonne direction, mais il est insuffisant pour nous rapprocher de la moyenne nationale tel qu’indiqué dans ce budget.
Pour ce qui est du dossier de l’immigration et du logement abordable, nous voyons plusieurs aspects positifs comme : 1 million $ pour aider à l’établissement, à l’intégration et à la rétention des nouveaux arrivants, 200 000 $ pour la rétention des étudiants étrangers, une réduction d’impôt foncier sur les biens non occupés par le propriétaire, des modifications à la Loi sur la location de locaux d’habitation et un investissement de 6,3 millions $ de plus dans le logement abordable cette année. Cependant, ce dernier ne sera pas suffisant considérant l’inflation due aux problèmes de chaînes d’approvisionnement, les taux d’intérêts qui augmentent et le coût exorbitant des matériaux de construction.
Pour ce qui a trait à l’internet haute vitesse, malheureusement nous ne voyons pas d’engagement significatif du gouvernement pour assurer le développement économique dans toutes les régions. Ceci fera en sorte que l’économie urbaine sera encore avantagée, même si les trois grandes villes du sud de la province sont déjà beaucoup plus concurrentielles. Il faut vraiment revenir au concept de « Chances égales pour tous les gens du N.-B. »
Enfin, il y a beaucoup d’attentes avec la nouvelle gouvernance locale qui débutera cet automne. Une somme encourageante de 10 millions $ a été allouée dans le budget pour poursuivre la modernisation de la gouvernance locale. Nous espérons que cette gouvernance locale modernisée inclura les ressources humaines et financières pour assurer le développement économique durable en région. Ensemble, avec de la persévérance, nous y arriverons !
Gaëtan Thomas
Président-directeur général du CÉNB