Chroniques

Cette semaine, je m’inspire beaucoup d’un article intéressant publié dans le Globe and Mail qui traite d’un modèle de récession canadienne construit par Oxford Economics. Celui-ci démontre que l’économie du pays a franchi un seuil critique indiquant qu’une récession est « imminente ». Le directeur de l’économie canadienne de cette société, Tony Stillo, dans un rapport publié récemment, y affirme que ce ralentissement modéré commencerait au prochain trimestre et durerait jusqu’au milieu de 2023.

Ce modèle examine plusieurs indicateurs clés comme l’écart entre les rendements de la dette à dix ans et à trois mois du gouvernement du Canada, les cours des actions canadiennes et la part de l’énergie dans l’indice des prix des produits de base de la Banque du Canada. Ce modèle a prédit quatre des six derniers ralentissements au Canada. Selon M. Stillo, des facteurs externes ont déclenché les deux autres ralentissements, soit l’effondrement des prix du pétrole en 2014 et la pandémie en 2020.

Toujours selon cet article, ce rapport d’Oxford Economics prévoit que l’économie canadienne se contractera de 1,8 % au cours des trois trimestres. Il avance que ce ralentissement serait d’une durée similaire, mais moins profond que la récession canadienne « typique » des 50 dernières années. M. Stillo estime le risque qu’une récession se transforme en une crise financière plus profonde demeure faible, mais il a averti que les ménages canadiens lourdement endettés et le marché de l’habitation en seront le plus affectés. Évidemment, cela pourrait accentuer la crise de logement actuelle et ralentir la croissance économique au Nouveau-Brunswick.

Rappelons que le prix des maisons partout au pays, y compris au Nouveau-Brunswick, connait maintenant une tendance à la baisse après les hausses vertigineuses connues durant la pandémie. Les gens qui ont acheté une maison au prix fort doivent maintenant gérer la hausse des taux d’intérêt, l’inflation et le taux de chômage. Ce rapport d’Oxford Economics prévient que les consommateurs seront contraints de réduire leurs dépenses et de maitriser leurs dettes.

Durant notre rencontre du conseil d’administration du Conseil économique du Nouveau-Brunswick en juin 2022, nous avions discuté des risques pour le climat d’affaires au Nouveau-Brunswick. Parmi ces risques, la possibilité d’une récession avait été mise sur la table. Alors, il faudra surveiller ces facteurs de près pour éviter un ralentissement au Nouveau-Brunswick et s’assurer que notre population continue de croitre en adressant de main ferme la crise de logement actuelle. Cela doit être la priorité de toutes les personnes qui interviennent dans le dossier. Ensemble, nous y arriverons !

Gaëtan Thomas
Président-directeur général du CÉNB