Chroniques
Enfin, le nucléaire reconnu comme une des solutions nécessaires pour atteindre la carboneutralité par 2050 !
Pendant le récent Sommet mondial pour l’action climatique de la 28e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations-Unies, plus de 20 pays de quatre continents ont lancé la Déclaration en faveur du triplement de l’énergie nucléaire. Je crois que c’est une des déclarations les plus importantes prises depuis le début de ces sommets et que nos chances de succès à atteindre nos objectifs d’ici 2050 sont maintenant réalisables.
Selon le communiqué de presse : « La Déclaration reconnaît le rôle clé de l’énergie nucléaire dans la réalisation de l’objectif mondial de zéro émission nette de gaz à effet de serre d’ici 2050 et le maintien de l’objectif de 1,5 degré à portée de main. Les éléments clés de la déclaration comprennent la collaboration pour atteindre un objectif de triplement de la capacité énergétique nucléaire à l’échelle mondiale d’ici 2050 et l’invitation aux actionnaires des institutions financières internationales à encourager l’inclusion de l’énergie nucléaire dans les politiques de prêt énergétique. Les pays signataires de la déclaration comprennent les États-Unis, la Bulgarie, le Canada, la République tchèque, la Finlande, la France, le Ghana, la Hongrie, le Japon, la République de Corée, la Moldavie, la Mongolie, le Maroc, les Pays-Bas, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie, la Suède, l’Ukraine, les Émirats arabes unis et le Royaume-Uni. »
Pris du même communiqué de presse, cette déclaration reconnaît, entre autres, les excellents points et/ou faits suivants :
- le rôle clé de l’énergie nucléaire dans la réalisation de la neutralité carbone mondiale nette d’ici le milieu du siècle environ et dans le maintien de la limite de 1,5 °C d’élévation de la température à portée de main ;
- l’importance des applications des sciences et technologies nucléaires qui contribuent à la surveillance du changement climatique et à la lutte contre ses impacts tout en soulignant le travail de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à cet égard ;
- l’énergie nucléaire est déjà la deuxième source la plus importante d’énergie de base à émission nulle et pilotable, avec des avantages pour la sécurité énergétique ;
- les analyses de l’Agence de l’énergie nucléaire de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et de l’Association nucléaire mondiale montrent que la capacité mondiale installée d’énergie nucléaire doit tripler d’ici 2050 afin d’atteindre la neutralité carbone mondiale nette la même année ;
- l’analyse du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat montre que l’énergie nucléaire doit approximativement tripler sa capacité électrique installée mondiale de 2020 à 2050 dans le scénario moyen de 1,5 °C ;
- l’analyse de l’Agence internationale de l’énergie montre que la production d’énergie nucléaire doit plus que doubler entre 2020 et 2050 dans les scénarios de neutralité carbone mondiale nette d’ici 2050, et montre que la diminution de l’énergie nucléaire rendrait plus difficile et coûteux l’atteinte de la neutralité carbone ;
- l’importance du financement pour la capacité supplémentaire d’énergie nucléaire nécessaire pour maintenir la limite de 1,5 °C d’élévation de la température à portée de main ;
- la nécessité d’un engagement politique de haut niveau pour stimuler d’autres actions en faveur de l’énergie nucléaire.
Le Canada et, particulièrement, le Nouveau-Brunswick ont des opportunités incroyables de devenir des leaders incontestés pour développer de nouvelles économies décarbonées et durables. Nous pouvons nous appuyer sur le nucléaire, les énergies renouvelables et la transition vers le gaz naturel pour, en premier temps, éliminer les centrales de charbon au Canada sans trop nuire à l’économie. Le Nouveau-Brunswick est idéalement positionné pour faire partie des solutions régionales et mondiales avec le développement des petits réacteurs nucléaires, ses capacités de développements d’énergies renouvelables et ses énormes sources de gaz naturel pour la transition.
Aurons-nous le courage politique d’utiliser tous les moyens à notre disposition pour atteindre la carboneutralité ? Est-ce que les partis politiques vont se rassembler comme ils l’ont fait durant la crise de la COVID-19 ? Cette récente déclaration à Dubaï démontre clairement que plus de 20 pays se rallient à l’idée que, sans le nucléaire, on ne pourra pas atteindre la carboneutralité. J’ajoute qu’il faudra toutes les ressources énergétiques à notre disposition pour y parvenir, incluant le gaz naturel durant l’intérim. Ensemble, contribuons à l’avancement de tous ces dossiers pour y arriver, car notre belle planète est à risque !
Gaëtan Thomas
Président-directeur général du Conseil économique du Nouveau-Brunswick