Chroniques
Connaissez-vous l’hydroponie et Enogrow ?
L’hydroponie est une méthode de culture des plantes qui se fait sans sol traditionnel. Les plantes sont cultivées dans de l’eau mélangée à des nutriments essentiels pour leur croissance. Cette technique permet un contrôle précis de l’apport en eau, en nutriments et en lumière, ce qui peut favoriser une croissance plus rapide et des rendements plus élevés par rapport à la culture traditionnelle en terre.
En hydroponie, les plantes peuvent être cultivées dans différents systèmes, mais tous visent à fournir aux plantes les nutriments, l’eau et l’oxygène dont elles ont besoin pour se développer. L’hydroponie offre plusieurs avantages, notamment un meilleur contrôle de l’environnement de croissance des plantes, une utilisation plus efficace de l’eau et des nutriments, une croissance des plantes plus rapide et des rendements plus élevés. Elle offre également la possibilité de cultiver des plantes dans des endroits où le sol n’est pas propice à la culture. Cependant, cela nécessite un investissement initial plus élevé en équipement et en connaissances par rapport à la culture traditionnelle en terre. Enfin, l’hydroponie est utilisée pour cultiver une grande variété de plantes, y compris des légumes, des herbes, des fruits et même des fleurs. C’est une méthode de culture intéressante pour le jardinage amateur, l’agriculture professionnelle et même pour la culture en intérieur dans des environnements contrôlés.
Cette semaine, je vous raconte l’histoire de Chantal Gagnon et Daniel Ratté d’Enogrow, nouvellement membre du Conseil économique du Nouveau-Brunswick (CÉNB), qui sont deux personnes professionnelles en culture hydroponique. Après deux ans d’études et plusieurs voyages aux États-Unis, Chantal et Daniel décident courageusement d’acheter l’ancienne école de Saint-Léolin pour s’y établir et y fonder la première ferme hydroponique Enogrow au Canada. Leur but était de faire une différence dans la communauté. Daniel nous confie : « Saviez-vous que l’hydroponie utilise 90 % moins d’eau et qu’elle prend aussi 95 % moins d’espace que la culture conventionnelle ? »
La ferme de Chantal et Daniel emploie six personnes, y compris les deux propriétaires qui habitent sur place dans l’ancienne école. Ouvert trois mois avant la pandémie et avec aucune source de financement, les activités de la nouvelle ferme hydroponique ont débuté. Avec une demande qui augmentait rapidement, Daniel décida de créer ses propres systèmes hydroponiques. Cinq ans plus tard, la ferme produit maintenant près de 90 000 têtes de laitues et plus 36 autres produits frais et prêts à manger pour rencontrer les demandes des marchés, que ce soit dans les épiceries, dans les restaurants et même dans les écoles. Rien ne se perd chez Enogrow. Les résidus sont donnés dans la communauté pour nourrir les animaux de ferme ou pour servir de compost pour des jardins.
« Pour maximiser les récoltes des différents produits de la ferme hydroponique, nous avons décidé d’ajouter des salades maison et nos fameux bols de Poké dans nos menus. Le Poké est devenu un mets populaire assez vite. Un Poké est un plat servi avec un peu de riz dans le fond du bol, de la laitue et ensuite garni de carottes râpées, maïs en grains et soit général tao, salade de poulet, porc effiloché, fruits de mer ou végé. Le tout est accompagné d’une de nos vinaigrettes maison différente pour chaque Poké. Nous sommes ouverts tous les dimanches, en même temps que le marché régional Rivière-du-Nord. Malgré de longues semaines de travail, nous sommes entourés de notre charmante équipe qui nous permet de distribuer tous ces produits de première qualité dans les épiceries, les restaurants et les écoles de la région. Le sourire des gens et les beaux commentaires sur nos produits nous énergisent et font oublier la fatigue des longues heures passées chaque semaine à la ferme », souligne Chantal fièrement.
Daniel commente sur un problème grandissant et nous suggère d’acheter local : « En 2018, le Nouveau-Brunswick produisait 8 % de sa consommation alimentaire. Aujourd’hui, c’est moins de 6 % ! Avec les changements climatiques, l’inflation qui perdure et les problèmes d’approvisionnement, vous pouvez toutes et tous faire une différence. Si seulement 1 % de la population de la région emboitait le pas en achetant local, Enogrow serait en mesure de doubler sa production et d’engager quatre personnes additionnelles. Pensez-y bien lors de votre prochaine visite à l’épicerie. »
Connaissiez-vous le concept d’une ferme hydroponique ? Nous sommes choyés d’en avoir une dans la Péninsule acadienne ! La semaine passée, j’écrivais sur le déficit de notre province de huit milliards de dollars entre les exportations et les importations. Si chacun et chacune de nous changions nos habitudes pour acheter plus souvent des produits locaux comme ceux d’Enogrow, nous pourrions nous aussi faire une différence dans nos communautés. Ensemble, achetons localement et nous y arriverons un achat à la fois !Gaëtan Thomas
Président-directeur général du Conseil économique du Nouveau-Brunswick inc.