Chroniques
Comment pouvons-nous réellement représenter une terre d'accueil ?
12 juin 2020
Les grandes manifestations après la mort de George Floyd et la montée du mouvement Black Lives Matter prennent de plus en plus d’ampleur aux États-Unis, au Canada et ailleurs dans le monde. Elles entrainent avec elles des prises de conscience, des conversations difficiles et d’importants moments de réflexion autour du racisme systémique qui nous entoure et, surtout, sur les moyens que nous pouvons prendre pour apporter des changements. Ce questionnement personnel m’a notamment menée vers la question de l’immigration au Nouveau-Brunswick, de l’accueil de ces nouveaux arrivants et de ce que nous devons faire pour mieux les accueillir et les retenir.
Comme vous le savez, notre province est confrontée à un important défi de main-d’œuvre et l’une des clés essentielles pour relever ce défi d’envergure repose sur l’immigration de travailleurs qualifiés. L’objectif ambitieux du gouvernement provincial d’atteindre 10 000 nouveaux arrivants par année ne sera atteint qu’avec l’effort de tous. Réfléchissons donc ensemble aux moyens que nous pouvons mettre sur pied pour réellement représenter une terre d’accueil pour des gens de tous les horizons.
Déjà, les institutions d’enseignement postsecondaires recrutent de plus en plus d’étudiants et étudiantes internationaux qui représentent un bassin idéal pour répondre à nos besoins de main-d’œuvre. Toutefois, seuls 12 pour cent des finissants internationaux de nos institutions postsecondaires choisissent de demeurer dans la province après l’obtention de leur diplôme. Que pouvons-nous faire pour les convaincre de rester ici et de contribuer à notre économie ?
De leur côté, plusieurs entreprises néo-brunswickoises recrutent de plus en plus à l’international pour répondre à des besoins spécifiques de main-d’œuvre. Dans certaines communautés, nous voyons apparaître des initiatives pour intégrer ces nouveaux arrivants à la vie communautaire, ce que nous saluons avec enthousiasme. Mais est-ce que cet accueil se reflète également dans la vie quotidienne, au magasin du coin, à l’épicerie et au café local ? Donnons un coup de main à ces nouveaux arrivants pour les aider à s’établir ici et à creuser de nouvelles racines pour qu’ils se sentent chez eux. Ces travailleurs de toutes les nationalités apportent non seulement leurs talents à nos entreprises, mais aussi leur culture et leur diversité qui peuvent tous nous enrichir et nous ouvrir sur le monde. Favorisons les dialogues et les échanges pour mieux nous comprendre mutuellement et accepter les différences.
Comme nous le voyons dans les innombrables témoignages lors des manifestations du mouvement Black Lives Matter, le racisme est présent de façons systémiques et insidieuses partout en Amérique et nous ne devons pas croire qu’il n’existe pas au Nouveau-Brunswick. Alors que pouvons-nous faire, tous et chacun d’entre nous, pour enrayer ce fléau et pour mieux accueillir et retenir les gens de tous les pays qui choisissent le Nouveau-Brunswick ? Nous en ressortirons tous gagnants à tous les niveaux !
Marie Chamberland
Présidente
Conseil économique du Nouveau-Brunswick
Marie Chamberland
Présidente
Conseil économique du Nouveau-Brunswick