La semaine dernière, le Commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick a présenté son rapport annuel dans lequel il propose notamment la création d’un Secrétariat aux langues officielles. Certaines réactions au rapport, surtout celles provenant du People’s Alliance, semblent basées sur des opinions personnelles et non sur des faits appuyés par des données vérifiées. Je me permets ainsi de réitérer dans cette chronique les avantages et le potentiel économique du bilinguisme dans notre province tels que présentés dans l’étude « Deux langues, c’est bon pour les affaires » mise à jour et dévoilée en juin 2019.
Les économistes Pierre-Marcel Desjardins et David Campbell ont ainsi analysé que la contribution des travailleurs bilingues se chiffre à 38,7 % du PIB de notre province. L’industrie des centres de contact et de soutien administratif génère à elle seule annuellement 1,5 milliard de dollars en revenus d’exportation pour le Nouveau-Brunswick. Ce secteur embauche 15 205 personnes et, pour chaque emploi bilingue créé dans l’industrie des centres de contact, deux autres emplois unilingues sont créés. Le bilinguisme de notre main-d’œuvre permet aussi au Nouveau-Brunswick d’occuper le 2e rang au pays pour sa proportion de traducteurs, terminologues et interprètes grâce à la présence d’une industrie langagière dynamique.
En d’autres termes, le bilinguisme représente un puissant levier de développement pour tous les citoyens et citoyennes de notre province. En outre, cette étude s’est également attardée aux occasions à saisir que nous n’exploitons pas encore à leur plein potentiel. Rappelons que nos entreprises nous informent que l’un de leurs défis s’avère l’accès à de nouveaux clients et à de nouveaux marchés. Outillés du bilinguisme de notre main-d’œuvre, nos gens d’affaires pourraient augmenter le volume de nos échanges commerciaux avec le Québec et le reste de la Francophonie. Mentionnons aussi le potentiel de multiplier les retombées de notre industrie langagière, du secteur touristique ou encore le secteur des services.
Ce potentiel inexploité se retrouve d’ailleurs au cœur d’une initiative conjointe du Conseil économique du Nouveau-Brunswick et du Conseil d’entreprise du Nouveau-Brunswick, avec l’appui d’Opportunité Nouveau-Brunswick. Ce groupe travaille actuellement sur la question du développement du bilinguisme économique en identifiant des actions concrètes qui permettront à notre province et à nos entreprises d’atteindre un autre niveau de développement grâce à notre caractère bilingue. Nous sommes des plus heureux de collaborer à ce groupe de travail dont les actions auront un impact réel sur notre avenir.
Alors, tel que démontré par les faits et données, le bilinguisme crée de la richesse pour notre province et nous gagnerions toutes et tous à l’appuyer davantage.
Thomas Raffy
Président-directeur général
Conseil économique du Nouveau-Brunswick inc.