Le secteur manufacturier pourrait-il sauver l’économie du Nouveau-Brunswick ? L’économiste Herb Emery de la University of New Brunswick a posé la question dans un blogue publié en juin dernier et j’aimerais m’attarder sur certaines de ses constatations qui demeurent toujours d’actualité aujourd’hui.
Le Dr Emery rappelait alors que les secteurs manufacturiers et forestiers ont rebondi après les revers dévastateurs du milieu des années 2000 et qu’ils ont mieux performé que les secteurs similaires dans plusieurs autres provinces canadiennes et états américains. Moncton et les autres municipalités le long du corridor de l’autoroute transcanadienne connaissent le plein emploi grâce au secteur manufacturier, ses services connexes et ses chaines d’approvisionnement. Les revenus et la croissance de la population établie dans le bassin de la route 2 seraient aussi forts au Nouveau-Brunswick que dans le reste du Canada.
De plus, la part du PIB provincial du secteur manufacturier aurait peu évolué au cours des derniers vingt ans et le Nouveau-Brunswick demeure au 4e rang des provinces manufacturières au pays. Hormis la santé et l’éducation, il s’agit du secteur où l’on retrouve les emplois les plus payants et les plus grandes entreprises de la province. Les occasions de croissance pour le Nouveau-Brunswick y sont donc très attrayantes.
Cependant, comme le souligne cet économiste, la résilience économique de ce secteur s’est effectuée en dépit des politiques et règlements gouvernementaux. La province a dû compenser des producteurs pour le piètre environnement fiscal qui a évolué sous la direction de gouvernements successifs élus pour un seul mandat au lieu de mettre en place des politiques pour appuyer la croissance des exportations manufacturières.
De plus, l’économie du nord de la province n’a pas bénéficié des mêmes avantages que les régions le long de la route 2 comme des investissements dans les infrastructures pour retenir sa population. Ceci réitère l’importance de prioriser les travaux pour doubler la route 11 de Shediac à Miramichi puis jusqu’à Bathurst pour assurer un développement économique durable. Pour le nord-ouest de la province, il faut compléter le dernier tronçon double de 41 kilomètres de la route 185 entre le Québec et le Nouveau-Brunswick. De tels investissements permettront au secteur manufacturier de croitre partout dans notre province avec ces meilleurs accès routiers aux marchés pour augmenter la croissance des exportations. Ensemble, nous y arriverons !
Gaëtan Thomas
Président, directeur-général
Conseil économique du N.-B.